Bienvenue chez les ch’tis

r297808_1286202Consternant

Je suis plutôt interloqué que ce brave téléfilm, ni méchant, ni talentueux et dont il n’y aurait rien à dire sur le plan du cinéma s’il n’avait, de façon stupéfiante, eu égard à sa minceur, accumulé les entrées, que cette gentille idiotie, donc, ait eu tant de succès chez les gens du Nord !

Parce que Bienvenue chez les ch’tis, qui présente des trognes et des caractères de braves gens rieurs, sensibles, attachants, mais tous à la limite inférieure de la débilité mentale justifierait presque l’assez immonde banderole déployée au Stade de France, lors de la finale de la Coupe de la ligue qui opposait le PSG et Lens Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis !. Bon nombre d’élus de la région, avant que le torrentueux succès du film ne les rende inaudibles, se sont d’ailleurs indignés de la présentation de la région, aussi caricaturale qu’inconvenante.

Inconscience ou roublardise de passer d’un lumineux Midi à un Nord aussi plat que moche (et Bergues, ce n’est pas le pire endroit !) ? De montrer de tendres ivrognes bâfreurs et niais ? Si l’on veut avoir du Nord une image plus rassérénante, faite de ses valeurs authentiques de solidarité, de gaieté malgré le climat et l’adversité, les films, pourtant, ne manquent pas ! Du baroque Karnaval de Thomas Vincent avec la remarquable Sylvie Testud (il est vrai que c’est à Dunkerque, en Flandre) au bouleversant Quand la mer monte de Yolande Moreau en passant par l’intéressante Vie rêvée des anges d’Erick Zonca, il y a bien des manières d’honorer sans démagogie ni outrance les gens des plats pays !

J’ai trouvé fausses bien des choses ; mais la palme revient incontestablement au jeu maniéré et ridicule de Line Renaud qui, bien qu’elle soit native d’Armentières à un accent à peu près aussi faux que celui de Pierre Fresnay dans Marius, le talent en moins !

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