Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

L’homme tranquille

vendredi, mai 12th, 2017

Irlandouillerie.

Le trop prolifique John Ford a principalement brillé dans le genre du western, qui me paraît bien surfait, mais il faut reconnaître qu’il a tourné certaines des meilleures réussites de cette catégorie, notamment la chevauchée fantastique et surtout le chef-d’œuvre classique La prisonnière du désert. Il est vrai que je n’ai pas vu grand chose de lui à part l’assez plaisant Mogambo, réalisé en Afrique, mais qui n’arrive tout de même pas à la cheville du formidable Hatari ! d’Howard Hawks, sur un sujet assez analogue. (suite…)

Le voile bleu

mercredi, mai 10th, 2017

Larmoyant et délicieux.

C’est le cinéma dans ce qu’il peut avoir de plus convenu, de plus niais, de plus attendrissant mais aussi de plus charmant, de plus gentil, de plus émouvant. C’est un cinéma où même les âmes les plus austères, les plus bronzées, les plus cyniques (celles parmi quoi j’aime à me ranger quelquefois) ne parviennent pas à ne pas laisser perler à certains moments une larme tendre. Et c’est très bien, d’avoir l’œil humide : ça prouve, au moins à soi-même qu’on n’est pas seulement une vieille branche flétrie mais surtout quelqu’un qui a pu vibrer pour de beaux sentiments. (suite…)

Scream

dimanche, mai 7th, 2017

Vais-je aller tuer ma voisine ?

Je grogne assez souvent contre la pratique qui consiste, après avoir réussi à trouver une pépite, à exploiter jusqu’au bout le filon. Jusqu’au bout et au delà du raisonnable. Il paraît que vient de sortir le 8e volume de Fast and furious, que paraît cette semaine le 6e Alien et que, dans le genre du film d’horreur mâtiné de hurlements de teen-agers on a atteint 9 pour la franchise des Griffes de la nuit (notre ami Freddy). (suite…)

Requiem for a dream

jeudi, mai 4th, 2017

Le régiment des esquintés.

Parti pris de filmer le parcours – dans une certaine mesure le Destin – de quatre personnages dans le Brooklyn du début de ce siècle. Le parcours vers une déchéance, une dégradation absolues : il n’y a pas une image lumineuse, si ce n’est, de temps à autre, mais bien rarement une échappatoire onirique vers ce qui aurait pu être, vers ce qui serait si les personnages étaient autre chose que des marionnettes à la fois ridicules et pitoyables. (suite…)

Un mauvais fils

vendredi, avril 28th, 2017

un-mauvais-filsSouffle neuf

En revoyant Un mauvais fils je me suis dit que Claude Sautet  s’affranchissait là de son rôle d’observateur attentif et merveilleusement précis de la société des années 70, celle filmée des Choses de la vie à Garçon ! (qui date, il est vrai de 1983) et passant par le chef-d’œuvre de Vincent, François, Paul… et les autres.
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Ocean’s eleven

mercredi, avril 26th, 2017

Quand je m’endors avec la ville…

Je mettrais volontiers une meilleure note à ce film et même une bonne note, parce que je n’ai rien contre son réalisateur, Steven Soderbergh (quoique son Solaris m’ait plutôt enquiquiné) et parce que les films de casse sont tout de même une des grandes distractions du cinéma et que, quand ils sont réussis ils sont profondément jubilatoires… Ah… quand j’écris quand ils sont réussis, je parle naturellement du casse, toujours ingénieusement réalisé et non de l’issue du film où dans presque tous les cas la morale triomphe et, à la dernière minute, les voleurs sont floués… Souvenons-nous de L’ultime razzia, de Mélodie en sous-sol, du Clan des Siciliens et de tant d’autres… (Au fait, un des rares films où les voleurs triomphent, c’est Les égouts du paradis qui relate le casse de Nice conduit par Bert Spaggiari ; sans doute parce que la réalité est beaucoup moins morale que la fiction !). (suite…)

Jules et Jim

samedi, avril 22nd, 2017

Méfiez-vous des femmes !

Quatre ou cinq visions déjà de Jules et Jim, la dernière tout à l’heure et toujours le même étonnement que le film puisse bénéficier d’une aura pareille et être cité parmi les grandes réussites de François Truffaut alors que les débuts de la saga Doisnel (Les Quatre cents coups, Antoine et Colette, Baisers volés) mais aussi La peau douce, Tirez sur le pianiste, Le dernier métro, Vivement dimanche ont bien davantage de qualités. (suite…)

Goltzius et la Compagnie des pélicans

jeudi, avril 20th, 2017

Tohu-bohu.

Il me semble que l’étrange Peter Greenaway a un peu disparu des écrans de la notoriété, après des débuts tonitruants éclairés par cette étrangeté même. Et aussi par le caractère noir, mordant, ironique, érotique, violent, dérangeant de ses films aux beaux titres énigmatiques (Meurtre dans un jardin anglais –1982 -, Le ventre de l’architecte – 1987 -, Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant – 1989 -) et aux illustrations musicales de Michael Nyman. (suite…)

Pirates des Caraïbes

mercredi, avril 19th, 2017

Les enfants du siècle.

Et puis voilà que j’ai appris, en lisant la chose ici et là, que le film est la translation cinématographique d’une attraction créée à Disneyland, qui a dû faire briller bien des yeux de bambins et inspirer bien des vocations corsaires et boucanières ! Tout s’explique alors : on comprend mieux le manque d’épaisseur des personnages, l’indigence des dialogues, les bizarreries de l’intrigue – qui se veut à la fois sombre et rigolote -, l’infantilisme des situations, l’abondance des effets spéciaux et le parti pris d’en fourrer à tout moment pour tous les yeux. Youpi ! La belle après-midi ! (suite…)

L’aîné des Ferchaux

mardi, avril 11th, 2017

laine-des-ferchauxPas de clerc

Lorsqu’on a en tête Samouraï, Doulos, Cercle rouge et autre Armée des ombres, L’aîné des Ferchaux ne tient vraiment pas la route, la route interminable parcourue par les deux protagonistes dans des États-Unis gluants, poisseux, nocturnes. (suite…)