Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Un homme et une femme

jeudi, février 9th, 2017

Mélodramatique et kilométrique.

Qu’est-ce qui m’a retenu de regarder ça il y a cinquante ans, lorsque c’est sorti sur les écrans, pour ne le découvrir qu’aujourd’hui ? Sans doute l’adulation consensuelle de tout le monde et le désastreux succès de la ritournelle Chabadabada du roublard Francis Lai.

Mais qu’est-ce qui m’aurait plu, si j’avais vu ça à l’époque ?

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Pétain

lundi, février 6th, 2017

Marchons sur des œufs.

Un peu compliqué d’évoquer le film de Jean Marbœuf sans risquer d’engager des polémiques désagréables mais surtout très vaines. Essayer de ne pas entrer, ou le faire le moins possible sur les jugements de valeur, l’accablement du personnage historique ou sa célébration ; et pas davantage sur l’interprétation factuelle des événements, que nous n’avons ici pas ou peu de pertinence à commenter en l’appuyant ou en la contestant. (suite…)

Lucrèce Borgia

jeudi, février 2nd, 2017

Fin de siècle.

Lucrèce Borgia fut assurément un des plus grands succès du prolifique Christian-Jaque, du fait, sans doute des scènes un peu dénudées, qui n’étaient pas légion à l’époque (1953) et du succès que remportait alors Martine Carol, star impudique à la carrière mince mais au décolleté pigeonnant. Et puis le nom de Lucrèce résonnait aux oreilles du spectateur égrillard comme une promesse de parcours salace, toujours bon à apprécier. (suite…)

Les égarés

jeudi, février 2nd, 2017

Été et fumées, Italie 43.

Les égarés est un film intéressant, excellemment mis en image et bien interprété, mais sa structure narrative est un peu lâche et, à mes yeux, il s’enfonce trop dans le mélodrame pour me satisfaire complètement. (suite…)

Le testament du docteur Mabuse

dimanche, janvier 29th, 2017

Génie du Mal pour classes maternelles.

Le docteur Mabuse, génie du Mal et création romanesque comparable à l’immortel Fantômas ? Mais quelle blague ! Je n’ai certes pas vu, et ne verrai sans doute jamais (mais si, depuis lors, j’ai vu le premier opus de la série)  le premier film consacré à ce grand criminel, Docteur Mabuse le joueur en 1922, par le même Fritz Lang qui a réalisé ce Testament du Docteur Mabuse en 1933, puis, en 1960, Le diabolique Docteur Mabuse, avant de laisser la place à des tâcherons de moindre notoriété, qui ont usé et abusé de la franchise (jusqu’au douteux Jésus Franco avec La vengeance du Docteur Mabuse). (suite…)

Le chat et la souris

jeudi, janvier 26th, 2017

À bon chat, bon rat.

On ne peut pas dire que Le chat et la souris soit un film désagréable à regarder, mais c’est tout de même bien foutraque, bien mal fichu, bien oubliable. Les acteurs sont en parfaite roue libre, paraissant s’amuser un peu (Michèle Morgan), beaucoup (Serge Reggiani) ou pas du tout (Philippe Léotard), tout au cours d’une histoire emberlificotée mais qui, paradoxalement, manque de toute fantaisie. (suite…)

La souris qui rugissait

samedi, janvier 21st, 2017

Détournons notre regard…

À écouter Jean-Baptiste Thoret, présentateur du film dans le supplément du DVD, spécialiste vraisemblable du cinéma bis des années 50 et 60, La souris qui rugissait est un film aussi profond que drôle, à la fois porteur de sens, prémonitoire et d’un comique dévastateur, dont il n’est pas absurde de penser qu’il a été une des sources d’inspiration de Stanley Kubrick pour Docteur Folamour. Diable ! Si on me disait que C’est arrivé à 36 chandelles a été la source de French cancan, je n’en serais désormais pas plus surpris que ça, voyant que les critiques professionnels ont une certaine capacité à trouver des liens aussi improbables que farfelus à tout et n’importe quoi. (suite…)

La Truite

jeudi, janvier 12th, 2017

Gobe-mouches

Je n’ai absolument aucune prévention contre le cinéma de Joseph Losey ; j’ai eu assez d’intérêt pour The servant, je me souviens d’avoir jadis regardé sans désagrément Le garçon aux cheveux verts, Eva ou Monsieur Klein et j’aimerais bien retrouver la beauté de Monica Vitti, singulière Modesty Blaise. Par ailleurs, j’ai beaucoup d’admiration pour la personnalité et surtout l’œuvre romanesque du dandy communiste (un peu) et drogué (beaucoup) Roger Vailland. François Leterrier a réalisé une adaptation parfaite des Mauvais coups, Jules Dassin une bonne adaptation de La Loi, Jean Prat une adaptation télévisée de 325.000 francs. Et il y a même eu une adaptation de Drôle de jeu par Jean-Daniel Pollet et Pierre Kast (mais que je n’ai pas vue). (suite…)

Les lions sont lâchés

lundi, janvier 9th, 2017

Mais la mouche tsé-tsé les a piqués.

Bon, allez, je vous mixe tout ça. Réalisateur, Henri Verneuil, un des metteurs en scène les plus solides du cinéma français, un type qui collectionne les succès et qui tourne quelquefois de bons, de très bons films, de La vache et le prisonnier au Clan des Siciliens en passant par Le Président, Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol et bien d’autres, des succès publics et des films qu’on ne se lasse pas de voir. Auteur du roman dont le film est adapté, Françoise Parturier, (sous le pseudonyme de Nicole), qui fut un auteur à grands succès, à la fois féministe et gaulliste (ce qui ne va pas de soi). (suite…)

La Bible

vendredi, janvier 6th, 2017

Clinquant. Vide. Ennuyeux.

Avoir voulu embrasser dans un film qui dure pourtant près de trois heures les 22 premiers chapitres de la Genèse, c’est-à-dire du premier segment (qui en compte 50) du Livre majeur de l’Humanité (qui comprend 39 ensembles de textes pour le seul Ancien Testament) était un projet honorable, mais d’évidence promis à la catastrophe. Gageure impossible à tenir, mais aussi trop long feuilleton décousu marqué par une absence totale de spiritualité, ce qui peut se concevoir, mais aussi de distance avec le texte. Sans doute peut-on créditer les scénaristes (dont, paraît-il, Orson Welles) d’une grande honnêteté et d’un respect méticuleux des textes, mais ça ne suffit évidemment pas à rendre compte de récits complexes et légendaires sur lesquels a pris racine la Foi de milliards de gens. (suite…)