Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

La bonne année

mercredi, janvier 4th, 2017

Un homme et une femme.

Dans la filmographie de Claude Lelouch, aussi vaste et vide qu’un corridor monumental, La bonne année émerge assez nettement et parvient, même après plusieurs visions, à retenir l’attention. Il est certain que c’est là le meilleur film de ce réalisateur boulimique, généralement insignifiant, qui, malgré la succession des bides qu’il ne cesse de rencontrer, parvient à conserver une notoriété médiatique incompréhensible. (suite…)

Et Dieu créa la femme…

vendredi, décembre 30th, 2016

puis longuement, ensuite, il se reposa…

Comment se fait-il qu’un film doté – si l’on peut dire – d’un scénario d’une telle indigence, affreusement mal dialogué et dont les interprètes (tous les interprètes, même la pourtant excellente Jane Marken, même Jean-Louis Trintignant) sont extrêmement mal dirigés puisse conserver 60 ans après une telle renommée, jusqu’à être (hier soir) programmé sur Arte et avoir conservé une certaine force subversive ? (suite…)

Quoi de neuf Pussycat ?

mercredi, décembre 28th, 2016

À oublier pour toujours.

Ma note ne s’élève au dessus de la glaciation absolue que grâce à la tonitruante chanson-titre qui, grâce au talent du Gallois Tom Jones, fit une carrière planétaire absolue. Au titre aussi, un peu, qui est une belle trouvaille de Warren Beatty. L’acteur, paraît-il, abordait en effet ainsi, par What’s new, Pussycat ? les minettes, dont il était grand consommateur et fut à l’origine de l’idée du film (ceci sûrement à l’issue d’une soirée un peu imprégnée de substances que la loi interdit mais qui faisaient florès à l’époque dans le monde occidental). (suite…)

L’arme à gauche

samedi, décembre 24th, 2016

Du rhum et du punch.

Je m’étonne d’avoir été, il y a quelques années, si condescendant pour ce film qui, malgré quelques longueurs initiales, dès qu’il a atteint la bonne température, devient très prenant et même quelquefois haletant, à ses meilleurs moments. (suite…)

Un plan simple

jeudi, décembre 22nd, 2016

La plume du corbeau dans la culotte du zouave.

Admirable titre que celui d’Un plan simple et admirable grinçante situation de braves gens insignifiants qui, par une sorte de logique implacable des choses se trouvent peu à peu coincés dans un piège infernal semé de cadavres ! On a rarement aussi spirituellement mis en valeur des situations dans quoi chacun peut sinon se retrouver, du moins imaginer qu’il pourrait être, jusqu’à leurs développements les plus épouvantables… (suite…)

Maigret tend un piège

mercredi, décembre 14th, 2016

Ça n’sert à rien de chercher à comprendre…

J’aimerais faire tourner Jean Gabin : il habillerait bien certains de mes personnages, disait déjà Georges Simenon en 1937. Et, de fait, la rencontre de ces deux monuments a forgé un bloc bien solide de très bon cinéma français. Adaptations souvent très infidèles au texte, mais la plupart du temps très conformes à l’esprit de romans naturalistes depuis La Marie du port jusqu’au Chat, en passant par La vérité sur Bébé Donge, Le sang à la tête, En cas de malheur. Et les trois Maigret, dont il ne faut retenir que les deux premiers, ceux tournés par Jean Delannoy, le troisième, Maigret voit rouge, réalisé par Gilles Grangier, ne méritant qu’un voile pudique. (suite…)

Haute pègre

samedi, décembre 10th, 2016

haute-pegreÉlégant, léger, superficiel.

Je crois bien que Haute pègre est le premier film que je regarde de l’assez réputé Ernst Lubitsch, film que le cinéaste considérait comme sa meilleure œuvre et qui est chanté ici et là avec des trémolos admiratifs sur bien des sites de cinéma. Je ne suis pourtant pas certain que ça m’a donné envie de voir d’autres réalisations de ce metteur en scène, mais je ne rechignerais pourtant pas si m’étaient proposés à bas prix ou par la grâce d’une diffusion télévisée Ninotchka (surtout pour découvrir si Greta Garbo était si belle qu’on l’a dit) ou Jeux dangereux qui est, paraît-il, assez réussi dans le genre sarcastique. (suite…)

Woyzeck

vendredi, décembre 9th, 2016

woyzeck1Pesant.

Une pièce inachevée et disparate de Georg Büchner, écrivain révolutionnaire allemand mort du typhus en 1837, à l’âge de 23 ans ; et Woyzeck, tenu pour une œuvre importante de cette littérature là donne lieu à un opéra d’Alban Berg en 1925, à un album intitulé Blood Money d’un certain Tom Waits (ça doit être un chanteur de rock and roll) en 2000, une adaptation théâtrale de Bob Wilson à la même date et à pas moins de trois films, deux de parfaits inconnus, Janos Szasz en 2000 encore et de Nuran David Calis en 2012 et celui de Werner Herzog, qui date de 1979. Et qui a été réalisé juste après le tournage de Nosferatu, fantôme de la nuit, lui aussi avec Klaus Kinski et dans une des villes qui avait servi de décor au sombre film sur le comte vampire. (suite…)

Le plein de super

vendredi, décembre 2nd, 2016

mediaYa des cailloux sur toutes les routes.

Curieux bonhomme, tout de même, cet Alain Cavalier, parti pour faire une carrière à la fois brillante et lisse de réalisateur d’un cinéma français assez classique, au gré de films à résonances politiques (Le combat dans l’île – 1962), policières (Mise à sac – 1967), littéraires (La chamade – 1968) – tout cela très bien troussé – et qui bifurque à un moment donné, après un long silence, en 1976, vers tout autre chose, vers Le plein de super. Ce n’est pas encore le cinéma expérimental qu’il arpentera bien plus tard, avec Libera me (1993) ou Le filmeur (2004) où le réalisateur restreint de plus en plus le spectacle, jusqu’à tourner seul, avec une seule caméra vidéo. Ça n’a pas quoi que ce soit à voir avec le miraculeux Thérèse de 1986 ou avec les délicieux 24 portraits artisans de 2006. (suite…)

Le temps de l’aventure

mercredi, novembre 30th, 2016

20493769Quatorze heures de la vie d’une femme.

Il y a plein de bonnes choses dans le film de Jérôme Bonnell, en premier lieu la qualité de l’interprétation d’Emmanuelle Devos, grande actrice qui n’est pas vraiment jolie mais qui arrive souvent, grâce à un sourire, une attitude, un geste, guère grand chose, à se rendre bien séduisante. Elle irrigue le film de son allure et parvient à rendre presque vraisemblable une histoire qui ne l’est guère, mais par quoi on se laisse facilement entraîner… Et ceci dans les rues d’un Paris toujours magnifique, toujours superbe… Mon Dieu, mon Dieu, quel bonheur de vivre ici !!! (suite…)