Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Knock

lundi, novembre 28th, 2016

knock_aff1Le canular majuscule.

Même si je répète à cor et à cris que Les hommes de bonne volonté, fresque capitale en 27 romans reliés les uns aux autres est une œuvre majeure du XXème siècle et qu’il y a là dedans la matière de cinquante films, le cinéma n’a gardé de Jules Romains qu’un bref récit tendre, Les copains et la rosserie délicieuse de Knock, immense succès de théâtre qui fut porté plusieurs fois au cinéma. La première version, muette, de René Hervil (1925) doit être, pour une pièce aussi pleine de verve, assez singulière à voir ; la deuxième, qui date de 1933, a été réalisée par Roger Goupillières assisté par Louis Jouvet, qui avait d’ailleurs créé le rôle sur la scène. Et après un troisième film, tourné par Guy Lefranc, il y a eu deux adaptations télévisées, la première par Marcel Cravenne en 1955, la seconde par Laurent Preyale en 2004. (suite…)

Phase IV

dimanche, novembre 27th, 2016

phase_ivLa petite bête qui monte.

Je ne sais pourquoi je suis tombé un jour sur l’avis convaincant d’un ami appréciant Phase IV qui en avait été particulièrement impressionné. Il est vrai que, regardant avec plaisir les films un peu torves, j’avais là ce qui semblait être une orientation originale. Et même la hideur ridicule de l’affiche m’inclinait à la curiosité. D’autant que le réalisateur, Saul Bass avait, quelques années auparavant, révolutionné l’art de l’affiche et celui du générique. Allez comprendre ! (suite…)

Nous ne vieillirons pas ensemble

jeudi, novembre 24th, 2016

1972-nous-ne-vieillirons-pas-ensemble-no-envejeceremos-juntos-fra-01Pincemi et Pincemoi sont dans un bateau…

Ah sûrement j’ai l’air malin, aujourd’hui, de m’être violemment cabré devant les deux premiers films de Pialat que j’ai vraiment regardés, il n’y a pas si longtemps que ça, d’ailleurs (À nos amours puis Loulou) et de m’être pourtant laissé attirer par cette étoile noire du cinéma qui, comme toutes les étoiles noires, fascine et entraîne. Au point que je suis maintenant parti pour découvrir toute l’œuvre du bonhomme. J’ai l’air malin. (suite…)

Les petites du Quai aux fleurs

mardi, novembre 15th, 2016

27501Le jour qui naît, la nuit qui vient…

Ce n’est pas que pour Odette Joyeux (quel paradoxe de porter un nom pareil et de jouer presque toujours les enfants tristes !) que j’ai regardé Les petites du Quai aux fleurs, même si je suis toujours sensible à sa beauté inquiète et à ses yeux graves. C’est aussi pour le titre qui m’avait semblé charmant et pour l’idée de départ, la réunion sous le toit d’une vieille librairie près de la Seine, d’un père un peu extravagant (André Lefaur) et de ses quatre filles, jolies, sages mais qui rêvent toutes au grand amour. Dans l’ordre d’âge présumé Édith (Simone Sylvestre), Indiana (Colette Richard), qui sont censées avoir 20 ans l’une, 18 ans l’autre, puis Rosine (Odette Joyeux), 16 ans et Bérénice (Danièle Delorme), 14. (suite…)

Un Roi sans divertissement

vendredi, novembre 11th, 2016

roi_divertissement

Théâtre du sang

Un Roi sans divertissement, c’est une œuvre originale, assurément. Écrit et dialogué par Jean Giono, il n’est, en fait, ni une illustration, ni une adaptation de sa première Chronique, ce genre qui – en étant un peu sommaire – est le début de la seconde manière de l’écrivain, celle du regard narquois, cruel, grinçant sur les hommes, après l’exaltation lyrique, presque naïve, des romans d’avant-guerre.

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Le coup de l’escalier

mardi, novembre 8th, 2016

19869288Célébration des temps morts.

Voilà un film intelligent et magnifiquement réalisé où l’intérêt tient moins au suspense du hold-up, pourtant bien rythmé et très réussi, qu’à ce qui se passe avant lui et – un peu – après. Un film où la présentation des personnages, les rapports violents qu’ils entretiennent et, surtout, l’attente, exaspérante, énervante, angoissante du coup sont primordiaux. De fait, je ne crois pas qu’on ait réussi aussi exactement à décrire les heures qui n’en finissent pas de s’écouler avant le moment de l’action qu’en filmant les trois personnages, Slater (Robert Ryan), Ingram (Harry Belafonte) et Burke (Ed Begley) qui essayent de tromper le temps, chacun de son côté, en guettant le moment où ils vont aller cambrioler la banque. (suite…)

Quelques messieurs trop tranquilles

samedi, novembre 5th, 2016

253518Bucolique et opiacé.

Voilà un film qui n’a, en lui-même, strictement aucun intérêt et qui est gravement plombé par l’affreuse médiocrité d’une grande partie de sa distribution : Jean Lefebvre, Paul Préboist, Michel Galabru, Philippe Castelli, Nathalie Courval c’est tout de même ce qui s’est fait de pire dans les derniers temps du siècle passé, ou peu s’en faut (je ne parle pas de talent intrinsèque, mais des emplois dont on les affublait). Voilà pourtant un film qui a la qualité d’avoir dépeint certains aspects d’une époque, en maniant une caricature assez outrancière, mais adossée à des traits réels et dont plusieurs acteurs sont excellents : Miou-Miou, Renée Saint-Cyr, André Pousse, Henri Guybet, Robert Dalban (au fait, même observation que ci-dessus sur le talent de ces interprètes)… (suite…)

Les apprentis

samedi, novembre 5th, 2016

21055147_2013110518284263Fuligineux.

L’autre soir était annoncé, sur la chaîne Arte, le film À l’origine de Xavier Giannoli que j’avais assez apprécié il y a quelques années et que je n’étais pas mécontent de revoir. Et puis, bizarrement, c’est un film différent qui a été passé, Les apprentis, avec le même François Cluzet,  mais de Pierre Salvadori. (suite…)

Hana bi

mercredi, novembre 2nd, 2016

hana-bi-movie-poster-1997-1020236359-1Le Japon, c’est trop loin…

Un ami qui me veut du bien et qui malgré l’extrême difficulté de la tâche espère encore ouvrir mes horizons intellectuels, qui a la faiblesse de croire que je puis être converti au cinéma des régions extrêmes m’a prêté Hana-bi, feux d’artifice. Que dire sinon que je me suis mortellement ennuyé, de la première à la dernière image et que j’ai été renforcé dans mon aversion pour le Japon, pays où je viens – en plus ! – de découvrir que les voitures roulent sottement à la gauche de la route et que les prénoms se placent après le nom. (suite…)

Marie-Octobre

jeudi, octobre 27th, 2016

marie-octobre-1959-aff-01-gNe vous retournez pas !

Au delà de la magnifique trouvaille sonore du prénom/pseudonyme titre du film et du huis-clos étouffant dans la grande demeure sévère de François Renaud-Picart (Paul Meurisse) où se retrouvent, quinze ans après leurs dernières rencontres, les Résistants d’un groupe disparate, au delà des dialogues étincelants d’Henri Jeanson et de la conjonction d’un groupe d’acteurs dont on serait bien en mal aujourd’hui, de retrouver les équivalents, qu’est-ce qui reste de Marie-Octobre après la dixième vision, lorsque l’intérêt n’est plus la progression de l’intrigue, les chausse-trapes habilement déposées ici et là, les morceaux de bravoure et l’impeccable réalisation technique aux cadrages magnifiques de Julien Duvivier ? (suite…)