Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Fight club

lundi, octobre 24th, 2016

fight-club-posterFeu d’artifices.

Malgré l’évidente virtuosité technique de David Fincher et la qualité de la distribution, je ne suis pas certain d’avoir apprécié ce film, assez long (plus de 2 heures 15) et dont les ramifications m’ont paru un peu trop tordues. Je ne suis pas certain non plus, d’ailleurs, de ne pas l’avoir apprécié. Et cette ambivalence correspond d’une certaine façon au jugement des critiques qui, à l’époque de la sortie sur les écrans de Fight club, avaient pris des positions antagoniques très arrêtées, les uns s’en enthousiasmant, les autres le descendant en flammes. (suite…)

Voyage à travers le cinéma français

jeudi, octobre 20th, 2016

b30c2-tavernierMais quelle merveille ! Courrez-y !

Comment donner une note à ce monument d’amour du cinéma français ? Comment remercier Tavernier, réalisateur inégal mais amoureux parfait d’offrir ce pur moment de bonheur dont les 3 heures (et davantage !) (ponctuées par un entracte) sont une promenade enchantée, virevoltante, délicieuse, passionnante, pleine de tours et détours, de digressions, de clairières lumineuses, d’anecdotes amusantes, de perspectives intelligentes, d’extraits des plus beaux films qui se puissent ? (suite…)

Léon Morin, prêtre

dimanche, octobre 16th, 2016

B2086La pesanteur de la Grâce

Jean-Pierre Grumbach, qui choisit de s’appeler Jean-Pierre Melville dans la Résistance, en hommage à l’auteur de Moby Dick, après avoir rejoint la France libre en 1942, a réalisé trois films sur cette époque dramatique de notre longue histoire. D’abord, en 1947, Le silence de la mer, dont je pense beaucoup de mal, histoire guindée d’un amour impossible et ennuyeux. Et, bien plus tard, L’armée des ombres, la geste épique de l‘Armée secrète, d’une beauté grave d’acier bleui. Et, entre les deux, en 1961, Léon Morin, prêtre, qui se déroule dans une petite ville des Alpes, où les horreurs du conflit sont un peu (un tout petit peu) atténuées. (suite…)

Complot de famille

jeudi, octobre 13th, 2016

18462111Fripounet et Marisette contre  les gangsters.

Finalement, alors que je n’attendais plus rien d’Alfred Hitchcock, qu’il me fallait simplement, par acquit de conscience, achever le visionnage d’un gros coffret blanc de ses œuvres reçu naguère en héritage, finalement les deux derniers films de son long parcours, Frenzy (1972) et Complot de famille (1976) me conduiraient plutôt à rehausser l’opinion assez médiocre que j’ai du cinéma du gros bonhomme. (suite…)

Le canardeur

mercredi, octobre 12th, 2016

pxbylkk_rozhcgatww_h-hxesqaLa route est languissante.

Ah, le titre du film est minable et privilégie de façon absurde le seul personnage interprété par Clint Eastwood, alors que celui de Jeff Bridges lui tient la dragée haute durant ce road-movie, genre étasunien s’il en est ; on a d’ailleurs l’impression que ces gens là passent les trois quarts de leur temps chez leur automobile (chez, comme disait Nougaro). Il est vrai que le pays est grand, qu’on y roule, paraît-il, plus lentement que chez nous et on y a une conception de la virilité qui s’exprime par les armes et les bagnoles. (suite…)

Le septième juré

lundi, octobre 10th, 2016

le-septieme-jureLa lèpre.

Ai-je assez dit que le cinéma français des grandes époques s’est nourri de la qualité de ses comédiens ? Et lorsque autour du merveilleux Bernard Blier en premier grand rôle on trouve des acteurs épatants à foison, juste au deuxième plan comme Danièle Delorme, Jacques Riberolles, Maurice Biraud ou un peu plus lointains, Albert Rémy, Jacques Monod, Henri Crémieux, Francis Blanche, Françoise Giret et même en apparitions fugaces, Robert Dalban, Anne Doat, Jean Sylvère, vraiment on se régale. (suite…)

Abîmes

samedi, octobre 8th, 2016

affiche4-abi%cc%82mesMaison close.

Je ne connais pas grand chose au  sous-genre cinématographique consacré aux sous-marins mais, compte tenu de l’anxiété claustrophobe qui doit toucher la plupart d’entre nous à l’idée de passer un bout de vie entre deux eaux dans un espace confiné, je ne suis pas surpris que le 7ème art ait fait appel à cette mine d’angoisse. (suite…)

La terre fleurira

jeudi, octobre 6th, 2016

3770001117270Les matins qui chantent.

Il ne faut pas aller chercher bien loin la source de l’inspiration d’Henri Aisner qui a réalisé en 1954 sur la commande du Parti communiste un film de célébration du cinquantenaire du journal L’Humanité. La terre fleurira est bâtie sur le même modèle que La vie est à nous, mêmement œuvre de propagande, mise en scène par Jean Renoir en 1936. (suite…)

Photo obsession

vendredi, septembre 30th, 2016

affUn homme seul est en mauvaise compagnie.

En fait, il y a deux films dans Photo obsession et le deuxième est complètement bâclé et inintéressant ; croit-on une seule minute à la renversante transformation du doux Sy Parish (Robin Williams, vraiment excellent) en salopard déchaîné destructeur de ménages et tueur potentiel ? Son virage paranoïaque manque de profondeur et n’entraîne pas le spectateur. (suite…)

La tournée des Grands Ducs

jeudi, septembre 29th, 2016
aff_tourne_grands_ducs-02Menu fretin.
Dans les années Quarante et Cinquante, aux temps où l’on était tributaire de quelques stations de radio, où la télévision était embryonnaire, où YouTube et Deezer n’avaient été qu’à peine imaginés par des romanciers de science-fiction et aussi aux temps où un voyage à Paris depuis la province profonde était une véritable expédition (qu’on faisait une fois dans sa vie, pour son voyage de noces, le Salon de l’Auto ou celui de l’Agriculture) il y a eu des tas de films comme La tournée des Grands Ducs. Des films où un très mince prétexte introduisait le spectateur du samedi soir, à Guéret, Montauban ou Quimper sur la scène souvent sulfureuse des boîtes de nuit, des music-halls, des cabarets de la Capitale, nouvelle Babylone. (suite…)