L’odeur de la mort.
Je n’ai pas vraiment besoin que mes points de vue soient partagés par d’autres, mais tout de même quand je lis sur la notice Wikipédia de Patrice Chéreau, (sous la plume enamourée d’un journaliste de Libération) qu’il est perçu comme un metteur en scène de l’hystérie, de la transe et du corps-à-corps, je ne suis pas mécontent d’avoir trouvé toujours que c’était un bien piètre réalisateur de cinéma.
Ben non, ça n’est pas ça du tout ; ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de regard.
Dès lors qu’importe un scénario qu’on est allé chercher du côté d’Alexandre Dumas, qui fournit tant d’intrigues, principales et secondaires, qu’on pourrait en tourner dix films, qu’importe qu’on bénéficie de considérables moyens financiers, qu’importe qu’on ne mégote ni sur le bruit, ni sur la fureur, ni sur le sang, ni sur les perversions, réelles ou supposées, des derniers Valois, qu’importe qu’on prétende traiter comme une histoire de gangsters les convulsions dramatiques d’une des pires crises historiques que la France a connue : ça ne marche pas. (Sur ce dernier point, notons que c’est un usage habituel des metteurs en scène de théâtre ou d’opéra de décontextualiser l’œuvre représentée et de faire jouer Le misanthrope en complet veston et Bérénice en redingote ; ces gens-là qui pensent que leur regard est plus important que le texte qu’ils sont censés servir…).
Le film est d’une longueur repoussante et d’une complaisance servile envers tous les tics du cinéma excité. Cinéma exaspérant, épuisant, ahuri. Et célébré par tous les gogos des Cahiers du cinéma. Rien n’est étonnant.