De si braves garçons…
C’est toujours un peu pareil lorsque de vertueux indignés entreprennent de stigmatiser la bête immonde et d’appeler l’attention des populations sur son réveil ou son surgissement. Quels qu’en soient les talents, ils vont si loin dans la volonté démonstrative qu’ils pervertissent leur propos à force de manichéisme et finissent par agacer. Lorsqu’un des meilleurs réalisateurs francophones contemporains, Lucas Belvaux, s’engage contre le Front national, un peu avant les élections présidentielles de 2017, avec Chez nous, il en fait tellement qu’il passe à côté du sujet. (Au fait, j’ai dit tant et tant de bien de presque tous les films de Belvaux que je ne puis être suspecté de lui donner là le coup de pied de l’âne). C’est un peu la même chose avec This is England dont le réalisateur, Shane Meadows entend régler ses comptes en 2007 avec à la fois Margaret Thatcher et le National Front d’Enoch Powell, situant son récit en 1983.