Démineurs

Somnifère.

J’ai eu la curieuse idée de regarder ça, qui m’a passablement ennuyé, nonobstant la qualité visuelle des explosions diverses et des effets spéciaux (ce qui me semble être le minimum que l’on puisse attendre d’un film aussi récent) et j’ai trouvé le scénario d’une si somnifère répétitivité que j’ai bien dû sombrer dans les bras de Morphée à deux ou trois reprises.

Ces Étasuniens qui mènent, depuis 1991 une guerre scandaleuse, au mépris de la souveraineté irakienne, et ont démoli le fragile équilibre établi par le président Sadam Hussein (un dictateur assez rude, j’en conviens, mais qui avait donné une colonne vertébrale à son pays, qui connaît aujourd’hui la pire des situations possibles : l’anarchie), ces Étasuniens, donc, paraissent n’avoir ni épaisseur psychologique ni affectivité ; on les regarde faire joujou avec leurs équipements protecteurs et se faire hacher menu par les diverses bombes semées ici et là par des terroristes fous furieux sans avoir la moindre envie de compatir à leur géhenne…

Des films sur le goût du sang donné à des individus ordinaires par l’exaltation des guerres, il y en a une palanquée ; on peut citer l’excellent Croix de fer de Sam Peckinpah ;  j’ajouterai Capitaine ConanTavernier fait réellement partager toute la démesure psychologique (psychiatrique ?) d’individus nés avec la pulsion de mort, leur donne de la chair et ouvre un éclairage – sommaire, sans doute, mais comment trouver plus lumineux ? – sur l’abîme de leur âme. Démineurs est un film spectaculaire et effroyablement banal sur des cowboys sommaires…

A moins que les intervalles de somnolence que j’avoue avoir subis m’aient dissimulé des subtilités remarquables…

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