Qu’est-ce qui a bien pu pousser John Kennedy, puis Lyndon Johnson, puis Richard Nixon à partir s’engluer dans le bourbier de l’Asie du Sud-Est, sinon la manie étasunienne, catastrophique et permanente, d’aller se mêler de ce qui ne les regarde pas, manie qui leur fait mettre le feu avec constance aux quatre coins du monde et qui nous vaut l’état de guerre presque permanent que nous subissons en nous soumettant à leurs ukases. Faisant semblant de vouloir arranger les choses – qui se règleraient tranquillement sans eux dans des conflits limités – ils les rendent naturellement bien pire qu’elles n’étaient auparavant. (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Platoon
vendredi, mars 15th, 2024Que notre joie demeure
lundi, mars 11th, 2024Je n’ai cessé d’écrire ici et là combien est grand, formidable, le courage d’une réalisatrice qui parvient, année après année à constituer une oeuvre cohérente et forte, malgré l’absence de tout soutien du CNC et des grands médias qui financent à tire-larigot la plupart des infamies cinématographiques fabriquées pour les soirées de TF1. Oui, courage, sens de la débrouille, capacité à mener son petit monde d’acteurs et de techniciens, ingéniosité à trouver trois francs, six sous pour boucler ses tournages. Une toute petite note d’espoir néanmoins ; je notais déjà, à la fin de Je m’abandonne à toi, son dernier ouvrage, une participation de Canal +. Et le générique de Que notre joie demeure s’ouvre sur l’affirmation de cette participation et de celle de Ciné +. L’arrivée de Vincent Bolloré dans les médias est une véritable bénédiction pour le pluralisme. (suite…)
Messieurs Ludovic
samedi, mars 9th, 2024On peut faire du bon, de l’agréable cinéma avec n’importe quoi ! En voilà une nouvelle preuve : une histoire dont les prémisses et la structure sont absolument invraisemblables, cousu de hasards miraculeux, de rencontres improbables, de retrouvailles inattendues. Mais c’est tellement ingénieux, tellement bien conçu dans son horlogerie interne qu’on y prend un grand plaisir, qu’on suit avec tendresse et intérêt les péripéties, qu’on y trouve vraiment son content. C’est certainement dû aussi à la grande qualité de la distribution : d’abord Odette Joyeux, qui est une de mes grandes nostalgies et qui a toujours, dans ses sourires, ce petit grain d’amertume qui la rend si vraisemblable. Et puis Bernard Blier, qu’on n’a jamais vu mauvais, Marcel Herrand, inoubliable Lacenaire des Enfants du Paradis mais aussi parfait Consul de Laubry dans Martin Roumagnac… Et même Jean Chevrier, souvent mièvre (Falbalas) tient là sa partie. On peut ajouter une courte mais éblouissante apparition de Jules Berry en arsouille vraiment affreuse. (suite…)
Le bateau à soupe
mercredi, mars 6th, 2024Paradis perdu
lundi, février 26th, 2024Il se peut, il n’est pas impossible qu’Abel Gance ait eu du talent. Pas autant que le proclamaient François Truffaut et les petits messieurs de la prétendue Nouvelle vague, mais un peu de talent. Au fait, je n’en sais trop rien : tous ces gens-là devaient être sous l’impression de qualité des films muets que le cinéaste avait réalisés. N’en ayant vu aucun, je dois rabattre mon caquet : après tout Gance, comme Jean Epstein, comme F.W. Murnau, comme D.W. Griffith, comme Erich von Stroheim pouvait ne révéler ses qualités que dans les balbutiements du Septième art privés de dialogues. (suite…)
Maigret à Pigalle
dimanche, février 25th, 2024Inépuisable personnage du commissaire Maigret ! Depuis 1932 (La nuit du carrefour de Jean Renoir avec Pierre Renoir) jusqu’au Maigret de Patrice Leconte de 2022 avec Gérard Depardieu on en a connu plein d’incarnations, d’ailleurs très différentes. Peu de choses en commun entre Michel Simon, Albert Préjean, Jean Gabin, sans parler des illustrations télévisées de Jean Richard (il paraît moins catastrophique que d’habitude) ou de Bruno Crémer (qu’on m’a dit excellent) en fin de carrière. (suite…)
Anatomie d’une chute
mardi, février 13th, 2024Mon Dieu quel bonheur d’avoir un mari bricoleur !
D’abord, le titre que je donne à cet avis ne peut être saisi que par qui a vu le film. Puis j’ai lu beaucoup et beaucoup d’articles dithyrambiques sur Anatomie d’une chute, film couronné par la Palme d’Or de Cannes en 2023. Au fait vous souvenez-vous des Palmes de 1965, 1973, 1992, 2004, 2007, 2017 et même 2022 ? Non, n’est-ce pas ? Reportez vous dans Wikipédia sur ces dates et ces références : vous verrez que vous n’aurez pas plus de souvenirs là-dessus que sur les Prix Goncourt 1962, 1986, 1991, 1996, 2000, 2008, 2017… Voilà qui permet de relativiser la nature de ces récompenses, qui n’ont aucune espèce d’importance trente ans après leur attribution. Rien à voir à ce qui demeure en mémoire. (suite…)
Les bonnes causes
lundi, février 12th, 2024Ah oui, quelle merveille que ce film des plus belles années du cinéma français, plein d’intrigues compliquées, de dialogues spirituels et intelligents (du Jeanson ! C’est dire) et de numéros d’acteurs tous plus remarquables les uns que les autres ! Je n’évoque pas même, à ce moment, les vedettes du premier rang mais tous ceux qui, pour quelques secondes quelquefois, s’ancrent dans l’œil du spectateur et donnent de la profondeur, de l’épaisseur, de la substance au film ! Qu’est-ce que nous avons perdu avec l’indifférence des rogues petits seigneurs subventionnés d’aujourd’hui pour ces modestes et indispensables serviteurs du cinéma, qui donnaient tant de plaisir ! Jacques Monod, le Procureur, Hubert Deschamps, le médecin, Mony Dalmès la tenancière des studios coquins et même Bernard Musson le majordome compassé… Sans oublier la rapide pige faite par José Luis de Villalonga dans le rôle du très rapidement mort… (suite…)
Susana la perverse
samedi, février 10th, 2024Dans la cruelle, violente, méchante période mexicaine de Luis Buñuel, Susana la perverse intervient juste après le grand drame pesant Los Olvidados qui se penche sur les horreurs de la ville métropole sauvage. Le film suivant s’ancre dans la campagne, précisément dans une hacienda qu’on peut juger assez prospère, opulente, bien tenue, pleine de servantes déférentes et d’ouvriers agricoles (peines) qui obéissent au doigt et à l’œil aux ordres du propriétaire, grand seigneur rural que tous respectent. (suite…)
Quartier des cerises
mercredi, février 7th, 2024