À la poursuite d’Octobre rouge

Technique.

Dans ma longue mémoire de cinéphage, je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’être resté ainsi stoïquement jusqu’au bout d’un film qui avait commencé à m’enquiquiner passé les dix premières minutes. Sans doute les résolutions prises pour le carême et renforcées par le début de la Semaine Sainte m’ont-t-elles contraint à mesurer mon courroux et à ravaler mes bâillements jusqu’au bout de cet ennuyeux pensum de plus de deux heures.

D’un doigt hésitant et au bénéfice de la présence de Sean Connery, je m’étais résolu à regarder ce film qui a eu à son heure, dit-on, un réel succès.

Je me méfiais un peu, évidemment, de l’antisoviétisme primaire et systématique des productions étasuniennes, mais je ne pouvais imaginer que ça atteindrait un tel niveau de propagande otanienne. Tout cela ne serait d’ailleurs que babioles si À la poursuite d’Octobre rouge n’était pas à la fois pédant et embrouillé, jouant à prétendre faire partager au spectateur la complexité des pérégrinations d’un sous-marin lanceur d’engins poursuivi à la fois par ses compatriotes et par ses ennemis.

On se demande, déjà, pourquoi le commandant Ramius (Sean Connery) et son second Vassili Borodine (Sam Neill) se sont déterminés à trahir leur patrie alors que rien dans leur parcours ne semblait jusqu’alors les menacer de je ne sais quelles représailles ; appât du gain, compromissions avec des gourgandines, brimades pour leur avancement ? rien de tout cela… Alors ?

J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un Dr. Folamour à l’envers… rien de ça, pas la moindre parabole, pas le moindre appel à la fable pour ricaner des peurs suscitées par la Guerre froide… D’autant que le film date de 1990, au moment où l’Union soviétique était sur le flanc.

Les scènes dans les divers sous-marins sont interminables et incompréhensibles, le personnage étasunien qui se sent mal en avion, Jack Ryan (Alec Baldwin) est particulièrement crispant et illuminé.

Et il paraît que cette crotte idiote a des amateurs !!!

Leave a Reply