Eh oui, la vie passe…
Pourquoi le second volet a-t-il moins de charme que le premier alors qu’il est l’exacte suite des aventures et de l’éveil à la vie sentimentale de Victoire Vic Berreton à qui Sophie Marceau prête sa beauté adolescente ? Alors que sont à nouveau à l’écran les protagonistes de la première Boum, Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Denise Grey et les deux petites pestes délicieuses, les deux sœurs Pénélope (Sheila O’Connor) et Samantha (Alexandra Gonin) ? Pourquoi, alors que le film est plein des notations subtiles et de dialogues spirituels, souvent pétillants ?
Pourquoi ? peut-être l’effet de déjà vu, l’impossibilité de ravir le spectateur autrement que par la répétition des anecdotes ? Bien sûr que les jeunes gens et les jeunes filles changent durant toute cette année qui va de la dernière au collège à la première au lycée, mais enfin il n’y a pas là cette rupture fondamentale qui propulsait de l’enfance à l’adolescence ; garçons et filles sont simplement un peu plus hardis, se demandent avec plus d’acuité ce que sera, comment sera ce qu’ils estiment fondamental (qui marquera souvent durablement les filles et qui n’est pas tant que ça gigantesque), la perte de la virginité.
Comme il n’ont pas grand-chose à dire, finalement, la scénariste Danielle Thomson et le réalisateur Claude Pinoteau ajoutent des intrigues disparates, ce qui donne un film trop éparpillé ; je ne dis pas qu’elles manquent toujours de pertinence ; par exemple la séquence où la jeune fille, qui n’a que quinze ans et demi tombe sous le charme plutôt vénéneux de Félix Maréchal (Lambert Wilson) qui manque l’entraîner trop loin… jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle ne fait pas partie de la bande de Félix qui a dix ans de plus.
Mais lorsque Françoise (Brigitte Fossey) venant chercher sa fille au cours de danse et la voyant si belle, chrysalide devenue superbe papillon, l’imagine dans quelques séquences de Chantons sous la pluie, c’est très superficiel et artificiel. De même le voyage amoureux des parents en Algérie, pour retrouver de la complicité. Où est-ce au demeurant ? Du côté de Tozeur, en Tunisie, dit Claude Pinoteau dans son commentaire du film sur DVD. Et encore, copiée des films muets du début du cinéma, une algarade avec la police… Tout cela est de trop.
Pour le reste, ça avance tranquillement : les émois de Vic, les éblouissements du coup de foudre mais aussi le retour des émois passés et les interrogations dont on se fait scrupule ; oui, bien sûr, Vic tombe amoureuse d’emblée de Philippe (Pierre Cosso) qui pratique la boxe française, mais elle est émue lorsque Mathieu (Alexandre Sterling) qui était son amoureux, lors de la première Boum, revient d’une année à l’étranger et se trouve à deux doigts de la capter à nouveau.Un moment de grâce : le concours du Conservatoire de danse où Samantha donne le meilleur d’elle-même… Des instants très lumineux.
Mais disparates… Au fait, un élément un peu bizarre… Le scénario indique que deux ans ont passé : Vic n’a plus 13 mais 15 ans ; pourtant elle est passée de la 3ème à la 2ème…