Commisération.
Déjà, adapter une bande dessinée au cinéma est une sacrée gageure ; et très médiocre connaisseur du genre, je lance d’ailleurs un appel : quelqu’un connaît-il une adaptation satisfaisante d’une B.D. ?
Mais se lancer dans cette complication pour sa première réalisation, c’est se mettre soi-même, il me semble, La tête dans le sac (j’ai l’air de me répondre : les adaptations tirées par Gérard Lauzier de ses œuvres, celle-ci et Je vais craquer, dont il fut scénariste, le réalisateur étant François Leterrier, me semblent tout à fait conformes à l’esprit de l’image).
Mais Les vécés étaient fermés de l’intérieur, c’est tout à fait ridicule et ennuyeux. Lui-même dessinateur de talent dans le mythique journal Pilote, Patrice Leconte commençait mal, en essayant de traduire à l’écran, et avec le concours de son concepteur de désopilantes aventures narrées par le génial Marcel Gotlib.

Ce qui s’oubliait vite quand il n’y avait pas d’images enregistrées, lorsqu’une nullité théâtrale ne restait pas dans la mémoire des spectateurs demeure, hélas !, figé sur la pellicule et navre ceux qui apprécient Jean Rochefort et Coluche. Cela étant, dans le film, les acteurs sont tellement caricaturaux et leur manque de conviction est si éclatant qu’on peut presque ne pas leur en vouloir d’avoir été chercher leur cachet à la fin du tournage : après tout il faut bien payer ses impôts et nourrir ses gosses. On peut déplorer aussi les errances de Roland Dubillard, si souvent éclatant maître de l’absurde et qui est là bien médiocre.
