Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Happiness therapy

vendredi, septembre 22nd, 2023

Barricades mystérieuses.

C’est notamment à des signes comme ça qu’on s’aperçoit qu’on est encore plus vieux et dépassé qu’on pensait l’être : jamais je n’avais entendu parler de Happiness therapy, qui date de 2012, ni de son réalisateur, David O Russell, ni de ses deux principaux interprètes, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence, dont je lis, d’ailleurs qu’elle a été l’actrice la mieux payée du cinéma étasunien. Le seul nom du générique qui m’était connu était celui de Robert De Niro, d’ailleurs excellent, comme toujours, mais dans un rôle secondaire. Et voilà que je lis que le film a été nommé dans les sept catégories majeures des Oscars et que la vedette en a reçu la distinction majeure. (suite…)

Jocelyn

mardi, septembre 19th, 2023

Litres de larmes.

Il paraît qu’Alphonse de Lamartine avait tant de facilités à versifier qu’on pouvait le voir se pencher sur sa page et ne plus s’en relever pendant une heure après avoir aligné plusieurs centaines de lignes sans jamais avoir à en rectifier une tant ses alexandrins étaient parfaits. C’était l’époque, au demeurant, où la poésie était reine de France, où avec Alfred de VignyThéophile GautierAlfred de MussetVictor Hugo, la population lettrée vibrait de vers sonores, en plein cœur du Romantisme. Mais qui lit encore cela et qui se souvient de quelques vers qui, pourtant surgissent encore dans les mémoires, du type Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ou Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,/Dans la nuit éternelle emportés sans retour ? (suite…)

Beignets de tomates vertes

samedi, septembre 16th, 2023

Nous deux…

Il paraît qu’il y a des gens qui pensent que les hommes ne viennent pas de Mars et les femmes de Vénus, que les petits garçons ne vont pas frapper spontanément dans un ballon et les petites filles ne vont pas cajoler une poupée sans qu’on les y ait forcées. Les billevesées de l’aigrie existentialiste, sartreuse, maoïste Simone de Beauvoir qui a asséné qu‘On ne naît pas femme, on le devient ont fait beaucoup de ravages qui, avec le féminisme woked’aujourd’hui ne cessent d’empuantir l’atmosphère. Et pourtant, s’il y a une évidence facile à constater, c’est celle-là. Et qui se manifeste crûment dans les œuvres artistiques
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Desperate living

jeudi, septembre 14th, 2023

Trop c’est trop.

Je n’ai rien vraiment rien, contre le cinéma de mauvais goût, ni même, dût la chose étonner, contre le cinéma obscène. Après tout, un film vigoureusement dégueulasse ne vaut-il pas mieux, intrinsèquement, qu’une de ces ennuyeuses chorégraphies composées, comme les soirées de TF1, avec un regard consensuel sur les choses et les gens ? Qu’un film dégoute, scandalise, abomine est, après tout, la moindre des choses ; je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est là pour ça, mais ça me vient à l’esprit quand je songe qu’Un chien andalou de Luis Buñuel est de cette orientation là et que le cinéma en a gardé trace. Mais il faudrait être mauvais galopin pour mettre sur un rang similaire le rêve surréaliste de l’Espagnol et les excitations masturbatoires de John Waters. (suite…)

Mémoires de volcans

vendredi, septembre 1st, 2023

Pédagogique et beau.

La nature brute, parce que précisément elle est brutale et violente n’est pas vraiment mon truc ; je ne m’y trouve pas à l’aise et je me sens beaucoup mieux lorsqu’elle porte l’empreinte de l’Homme (les vignobles ou les champs de blé à perte de vue) ou mieux encore lorsqu’elle est le cadre de sa vie, villes et villages enchantés.

Ayant écrit cela je me rends compte de mon infinie bêtise, l’Homme ne faisant qu’ÉCRIRE sur la nature, merveille qui lui a été donnée par Dieu pour qu’il la sublime et ajoute à la Création. D’ailleurs, dans la nature brutale et violente (j’y reviens), il y a quelque chose qui est bien fascinant : c’est le feu qui jaillit des entrailles de la Terre et qui pourrait, comme les flammes dans l’âtre, être regardé des heures sans qu’on se lasse.

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Persée l’invincible

mercredi, août 30th, 2023

Boum badaboum !

Ma petite-fille de bientôt 12 ans est férue de mythologie grecque, ce qui me ravit ; elle lit avec passion les volumes des Contes et légendes, connaît comme personne les généalogies compliquées et se débat sans difficulté dans les histoires de dieux et de héros. J’encourage au plus possible cette excellente orientation et, en parallèle des livres, sélectionne des films de cette veine. C’est ainsi qu’au fil des mois elle a découvert Ulysse de Mario Camerini (1954), Hélène de Troie de Robert Wise (1956), Jason et les Argonautes de Don Chaffey (1971) ou le merveilleux Choc des Titans de Desmond Davis (1981). Des films à juste titre tous appréciés, ce qui montre bien, si c’était nécessaire que les enfants acceptent volontiers de regarder et d’aimer des œuvres anciennes, malgré des trucages et des propos qui ne semblent désuets qu’aux imbéciles. (suite…)

Le tigre blanc

samedi, août 26th, 2023

Comment se débarrasser du Mal ?

Notre amie Wikipédia fait opportunément le rapport entre Le tigre blanc, invulnérable char d’assaut de la Wehrmacht à la toute fin de la guerre et notre vieux complice Moby Dick le cachalot géant féroce. De fait la blancheur commune prêtée au tank et au cétacé n’est pas fortuite, non plus que leur commune capacité à disparaître soudainement pour plus tard mieux ressurgir et mordre. Il faut donc bien admettre que le film de Karen Shakhnazarov est bien davantage qu’une mise en images spectaculaire et souvent impressionnante des combats qui se mènent à la fin de l’hiver 1945, alors que l’Armée rouge est en train de renverser les positions allemandes.

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Le concert

mercredi, août 9th, 2023

Oracles sibyllins.

Drôle de film, qui n’est pas dépourvu de qualités, mais qui est foutraque et farfelu sans jamais se décider à aller dans un sens ou dans un autre. Un film qui balance entre les drames de la dictature communiste soviétique sous le gracieux Léonide Brejnev (la déportation et l’internement d’instrumentistes juifs, la révocation du chef d’orchestre qui les dirigeait) et une sorte de canular bordélique qui se déroule en France. Après tout, pourquoi pas ? On pourrait songer, de temps en temps – mais le talent en moins – aux œuvres du grand Albert Cohen, la tragédie de Solal et d’Ariane, les ridicules de la famille Deume, les folies furieuses et poétiques des Valeureux ; mais vraiment, je le répète, c’est le talent, le génie en moins. En beaucoup plus, c’est moins. (suite…)

Jane B. par Agnès V.

lundi, août 7th, 2023

De bric et de broc.

Ma dilection pour les films d’Agnès Varda n’est pas dépourvue de lucidité ; la dame de la rue Daguerre a beaucoup tourné, a tourné beaucoup de bêtises insignifiantes, a cru pouvoir présenter au monde des tas de merveilles et des tas de physionomies superbes. Qu’elle s’attache là à la sympathique Jane Birkin, qui vient de quitter notre vallée de larmes, fait partie des trucs assez intéressants qui donnent au spectateur un peu de gentillesse, un peu d’empathie vis-à-vis d’une femme qui a plus ou moins compté dans les dernières années. (suite…)

Trainspotting

dimanche, août 6th, 2023

Y’en a qui ont aimé…

Loufoque ou malin, comme on l’a écrit ? Diable ! Je n’ai pas vu ça du tout dans un film qui n’est ni inutile, ni inintéressant, mais que j’ai trouvé glaçant, répugnant et même souvent dégueulasse ; appréciations qui ne signifient évidemment pas que je regrette de l’avoir vu, mais qui me laissent perplexe sur le succès critique et public qu’il a rencontré, surtout auprès des Anglo-Saxons il est vrai. La laideur des villes britanniques doit avoir un rapport avec ma méfiance, mais ce n’est pas tout. Les films de Ken Loach (Moi Daniel Blake) ou de Shane Meadows(This is England) m’ont bien davantage touché. Et que dire de ceux de Peter Cattaneo (The full Monty) ou de Mark Herman (Les virtuoses), donc ! (suite…)