The host

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Rigolote hécatombe

Si on élimine le prêchi-prêcha écologiste et anti-américain (les vilains Occidentaux ont déversé dans la rivière du formol périmé, et en plus ils méprisent les efforts désespérés accomplis par le valeureux et inventif peuple coréen pour lutter contre la bête mutante, valeureux et inventif peuple trahi par ses dirigeants, fantoches de l’impérialisme, d’ailleurs à la solde des multinationales pollueuses), si, donc, on regarde cette histoire de monstre au premier degré, on n’est pas déçu ! On s’amusera même beaucoup et on se félicitera de la qualité filmique inventive du réalisateur.

Le monstre, lui-même, est excellent et très rigolo : il exécute des jetés-battus, des sauts de carpe, des flips-flaps, des contorsions acrobatiques qui nous rappellent que les Jeux Olympiques de Pékin ne sont plus éloignés, que les épreuves de gymnastique qui ont vu briller les Japonais naguère et les Chinois aujourd’hui devraient, quelque jour, réussir aux Coréens. Le monstre est très laid, très preste, très résistant et très incompréhensible (l’égout où il recrache les victimes qu’il avale puis régurgite est-il son garde-manger ? je n’ai pas vu cela, ou alors je n’ai pas bien compris…).

Les héros sont des Coréens également bizarres, une famille un peu toc-toc, avec notamment une championne de tir à l’arc (autre discipline olympique prisée du Pays du Matin Calme) très très lente, un frère diplômé et chômeur, roi de l’évasion, un grand-père recru de culpabilité pour avoir mal nourri son fils aîné, le dit fils aîné, donc, légèrement débile et dormeur (comme dans Blanche Neige), et la fille d’icelui, collégienne en uniforme, et icône vraisemblable de lecteurs de mangas.

Tout le monde meurt, ou presque, mais ça n’a pas vraiment l’air d’être très important.

Séoul – si c’est bien Séoul – est une ville extrêmement laide, ponctuée de ponts autoroutiers, traversée par une rivière inhospitalière, et continûment pluvieuse. Somme toute, il vaut bien mieux que les monstres y tiennent leurs assises que, je ne sais pas, moi… à Paris, à Rome ou même à Londres (quoique, à Londres…).

Enfin, on a sa dose de chocottes ; mais de là à dire, comme je ne sais quelle critique rappelée sur le boîtier que c’est ce qu’on a fait de mieux depuis Alien

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