Aventures en Birmanie

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Tous magnifiques !

Les listes de nos films préférés – immarcescibles ou non ! – ont au moins ceci de positif qu’elles poussent à aller découvrir tel ou tel film, placé par un cinéphage à qui vous accordez du crédit au pinacle de ses choix.

C’est ainsi que la très belle  place octroyée par un autre cinéphage à Aventures en Birmanie m’a naturellement conduit à aller voir du côté de ce Walsh guerrier. Et tout autant que j’ai remercié l’un, je remercie l’autre !

C’est vrai, c’est très bien : un film assez long (plus de 2h20) et où n’apparaît pas le moindre frais minois, et pourtant on ne s’ennuie pas une seconde, tant on partage, presque charnellement, la touffeur de la jungle birmane, l’exubérance paralysante de la végétation, la difficulté de la progression. C’est magnifiquement filmé et, même si on n’a pas le moindre doute sur l’issue heureuse de l’odyssée du capitaine Nelson, les péripéties sont haletantes et bien rythmées.

Mais on est bien conscient qu’un film sorti en 1945 est – en plus ! – un ouvrage de propagande, agréablement manichéen et porteur de valeurs patriotiques  »en béton », et pourtant on aurait tout de même souhaité que la colonne américaine fût un peu davantage contrastée. Parce que ce n’est pas seulement Nelson (Errol Flynn) qui est parfait , c’est toute la troupe qui est un modèle d’altruisme, de dévouement, de loyauté, d’obéissance librement consentie, de discipline absolue, et aussi de gaieté, de sobriété, d’humour…et de force physique (parce que porter sur son dos dans les effroyables conditions que l’on a vues le correspondant de guerre épuisé (Henry Hull) ou les blessés, ce n’est guère à la portée de tout le monde.

Je ne dis pas qu’un traître ou un lâche aurait amené autre chose qu’un ressort mélodramatique inconvenant ; mais un peu plus de réalisme dans la faiblesse n’aurait pas été impossible. L’épaisseur psychologique n’est pas ennemie de la geste héroïque, finalement (voir La 317ème section).

Cela dit, qui est véniel si l’on se laisse prendre à la grande magie du film, ne doit empêcher personne d’être heureux que de telles productions existent…

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