Cadet d’eau douce

3700173213838Navrant.

D’abord, qu’est-ce qui m’a pris de regarder cette chose antédiluvienne ? ça n’est évidemment pas l’âge que j’incrimine : Cadet d’eau douce est de 1928, et La chienne de Renoir date de 1931, tout comme Marius de Korda et Pagnol, David Golder, de Duvivier est même de 1930 : c’est donc à peine plus jeune…

Est-ce le muet ? Oui, sans doute… Pourtant j’apprécie – et même un peu davantage – Le cuirassé Potemkine, tout autant muet…

Alors c’est sûrement la prétention du Muet à faire du comique…

Autant qu’il m’en souvienne, tous ces films, qui passaient en première partie du grand spectacle, dans les salles de cinéma d’antan, qu’ils soient de Chaplin (qu’on n’appelait jamais que Charlot), de Mack Sennett, de Harold Lloyd, de Fatty, des premiers Laurel et Hardy (d’ailleurs, même quand ils ont parlé, ces deux-là…!), tout ce toutim répétitif, les cabrioles, bousculades, poursuites interminables, chutes drôlatiques, jets de tartes à la crème, paires de baffes, tout ce qui fait la vis comica du cinéma comique muet m’a toujours paru grotesque et ennuyeux, passé l’âge de six ans.

cadet-d-eau-douce-02-gLes sites de discompte sont, finalement, la plaie du cinéphage ! On me propose Cadet d’eau douce pour moins de 1 euro ? Allons-y ! Qu’est-ce qu’on risque ? …

Eh bien on risque tout bonnement de perdre sa soirée (heureusement ça ne dure qu’un peu plus d’une heure) à voir des enfantillages indignes et ridicules…

Mais, me dira-t-on, c’est le cinéma des origines ! il y a des morceaux de bravoure saisissants ! Buster Keaton avait un talent fou ! Et ainsi de suite… Tout cela est bel et bon, mais je demeure fidèle aux leçons de mon vieux maître Charles Maurras : Aucune origine n’est belle ! … et quant aux talents de Buster Keaton, j’en donne acte à qui le veut ! Ce qui est supportable, voire excellent dans un numéro éclatant de cinq ou dix minutes – un jeu monocorde fondé sur deux ou trois caractéristiques amusantes et bienvenues – devient vite exaspérant : à preuve les longs débats que nous avons eus ici et là sur la médiocrité infinie de la plupart des films de Darry Cowl ou de Louis de Funès quand tout est organisé autour d’eux et que, du début à la fin, on a droit aux mêmes bafouillages chez l’un, aux mêmes crise d’hystérie chez l’autre : ça lasse.

Bon. Avec ça, je vais encore me faire plein de nouveaux amis !



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