Charade

Un film adorable…

J’ai trouvé ce film charmant, bondissant, superficiel, très agréable : une parfaite comédie à prétexte policier, idéalement regardable à cette période de l’année, entre les agapes de Noël et celles de la Saint Sylvestre, gentiment démodée et très bien menée…

Il est vrai que, ancien danseur, et même ancien chorégraphe, Stanley Donen détient au plus haut niveau ce qui manque à beaucoup de cinéastes : le sens du rythme, cette capacité à faire virevolter, avec peu de choses, les images animées.

Charade présente une histoire espionnito-policière amusante et ingénieuse, juste assez compliquée pour que les rebondissements puissent être multipliés à la grande joie des spectateurs, juste assez simple pour mettre en parfaite valeur les interprètes principaux, Cary Grant, échappé des lourdes obsessions graveleuses d’Alfred Hitchcock, et Audrey Hepburn, élégante, ravissante, indémodable…

Le personnage de Regina Lambert (Hepburn, donc) est d’ailleurs des plus délicieux qui se puissent, à la fois parfaite oiselle traquée, mais jamais en aucun cas gourde naïve ou mièvre : ses façons de déclarer au multiple prénommé Brian-Peter-Alexander-Adam (Grant) qu’il est bien à son goût ne manquent ni d’audace, ni d’inventivité et tranchent agréablement avec la trop fréquente réserve imposée aux héroïnes du cinéma étasunien de l’époque.

L’époque (1964), par ailleurs, est omniprésente dans Charade , des tenues sophistiquées d’Audrey Hepburn au raffinement des costumes de Cary Grant – tout cela est du Givenchy -, du charme d’un Paris encore point trop envahi par les touristes au générique jazzy, cinétique et stylisé de Maurice Binder (qui fut le créateur des génériques des James Bond

Je note avec un brin de nostalgie qu’on pouvait alors entrer dans les locaux de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique, avenue Gabriel, avec une facilité déconcertante (essayez aujourd’hui ! chevaux de frise, fouilles au corps, deux ou trois chek-points !) et qu’on se moquait de la police avec retenue et gentillesse.

C’est bien loin, tout cela ; mais tellement sympathique à revoir…

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