L’ami de Vincent

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Une certaine déception

C’est un film plus qu’à demi raté et, si la chose était possible, je ne lui mettrai qu’une note de 2 1/2, légèrement inférieure à la moyenne, et cela malgré ma sympathie pour Pierre Granier-Deferre ; dans le supplément qui relate l’histoire du film, de sa conception à son tournage, le réalisateur et le romancier inspirateur, Jean-Marc Roberts en indiquent d’ailleurs toutes les vicissitudes, qui expliquent un peu le sentiment cotonneux que l’on ressent : mort brutale de la femme de Granier-Deferre, suicide de Patrick Dewaere qui, initialement, devait tourner avec Jacques Dutronc, décision de vieillir les protagonistes, de choisir Philippe Noiret et Michel Piccoli, défiance des producteurs pour le dernier nommé et son remplacement par Jean Rochefort, et ainsi de suite.

L’idée de départ est pourtant très séduisante : son meilleur ami, Vincent, trompettiste dans un grand music-hall ayant failli être assassiné, Albert, chef d’orchestre dans ce même music-hall part, à la demande de Vincent, rechercher dans son passé la femme qui a suscité cette tentative d’assassinat ; car il ne peut s’agir que d’une des multiples femmes dont Vincent a abondamment et depuis toujours collectionné les faveurs. Albert découvrira peu à peu, en son ami, un personnage assez médiocre.

movie_callout_imageIl y a là-dedans un tout petit peu de L’homme qui aimait les femmes de François Truffaut, mais l’accent n’est pas mis sur la quête insatiable du collectionneur, mais sur l’étonnement toujours renouvelé de l’ami décontenancé ; il y a surtout, à la fin, un mauvais dénouement qu’on croirait issu du pire Japrisot, faiseur que je ne tiens pas en haute estime.

Noiret et Rochefort sont – évidemment ! – bons ; la collection des femmes rencontrées est très étonnante et amusante : mention spéciale à Marie Dubois, singulière et péremptoire, à Marie-France Pisier, parce qu’elle est, comme toujours, idéalement belle, et à Anna Karina en alcoolique déjantée.

Mais enfin, ça ne suffit pas à faire un bon film ! Même Philippe Sarde n’a pas trop réussi la musique…

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