La guerre des étoiles 4 : un nouvel espoir

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C’est ça, mon Dieu, ce n’est que ça, cette série mythique qui a fait tant et tant parler d’elle, qui a suscité des gloses sans fin, qui rassemble des milliers de fanatiques et de séides costumés dans des rassemblements grotesques, qui a un riche marchandisage de figurines, bandes dessinées, romans, jeux vidéo et tout le bataclan ? Ce risible assemblage d’effets spéciaux fauchés, d’idéologie à deux balles, de personnages insignifiants, de combats spatiaux interminables et ennuyeux comme la pluie, tout cela à un rythme d’une lenteur, d’une indolence, d’une paresse qui fait ressemblait L’année dernière à Marienbad à un thriller échevelé ?

On m’a prêté, sans que je résiste beaucoup à la proposition, un coffret contenant les trois premiers épisodes de Star wars, c’est-à-dire les numéros 4, 5 et 6 ; je n’ai toujours pas compris pourquoi cette ennealogie commence par son centre, mais il y a dû avoir des raisons commerciales et une sorte de désir d’originalité un peu maboule pour justifier ce choix. J’ai regardé cette après-midi les deux premiers volets (4 et 5, le deuxième un peu moins mauvais que le premier). J’en suis encore flagellé d’ennui, mais comme j’ai une sorte de goût masochiste pour boire le calice jusqu’à la lie, et un peu au delà, je suis allé jusqu’au bout ; il n’est même pas dit que je ne pousserai pas l’affliction pour visionner l’épisode 6, Le retour du Jedi, mais je suis sûr que ça s’arrêtera là.

Naïvement (stupidement, sans doute), je m’attendais à une resucée pour grand public avide d’aventures du gigantesque 2001 ; je me disais que les effets spéciaux entre 1968, date de sortie sur les écrans du film de Stanley Kubrick, et 1977 avaient dû faire quelques progrès – ce qui n’était pas mon souci dominant – mais surtout qu’on ne pourrait plus écrire une histoire idiote à partir de l’espace.

J’ai lu ici et là que Star wars a été conçu pour de jeunes enfants : tout s’éclaire donc, même s’il n’y a pas une once de magie, de poésie, de rêve, de beauté dans Un nouvel espoir, alors qu’on peut tourner, pour les têtes blondes des films aussi drôles, féroces ou prenants et radieux que Gremlins ou Goonies. Dès lors le succès de ce que j’aurais honte d’appeler saga me décontenance et me désarçonne : comment le public a-t-il pu marcher dans ce pitoyable récit qui s’étire sans péripéties notables et ne semble considérer l’espace visuel que comme le terrain d’expérience d’un jeu vidéo primitif (à peine mieux que Pacman) ? Trucages médiocres (qui n’ont pas le charme délicieux des trouvailles d’Harryhausen), images presque crasseuses, acteurs hallucinés, complètement hors de toute épaisseur (on a peine à sortir de cette médiocrité un Alec Guinness simplement convenable), dialogues à la limite inférieure de la débilité, combats incompréhensibles et lourdingues…

Rien rien, rien à sauver. La nullité cinématographique à l’état pur. Je crois que si je devais partir sur une île déserte, je préfèrerais prendre un Godard ou même un Charlot… C’est dire.

Abyssal. Regardez-moi ci-dessous ces têtes d’ahuris…

 



								
				

			

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