La guerre des étoiles 6 : le retour du Jedi

Accablant.

Ouf, c’est fini ! Six heures de ma vie passées à regarder ce monument d’inanité ! Mais c’est de ma faute : je croyais que c’était une trilogie pour adultes, ou pour adolescents (du type Indiana Jones) et chacun me dit que George Lucas a tourné ça pour les enfants ! Je n’avais qu’à mieux me renseigner et à passer mon chemin, en laissant les bambins des années 80 se plonger dans leurs souvenirs de culottes courtes… Les miens, de souvenirs, se plongent plutôt dans Les dix commandements et ça a une autre force, une autre importance et une autre intelligence (mais ceci est une autre histoire, une autre époque et une autre civilisation).

Le retour du Jedi est encore plus lamentable que les deux premiers volets de la série, si l’on fait abstraction, naturellement des progrès des effets spéciaux entre 1977 et 1983, ce qui est bien la moindre des choses ; et ce qui permet, à la fin du film, de donner quelques images un peu spectaculaires, un peu au niveau.

movie_callout_imagePour le reste, c’est accablant, indigent, minable et ridicule ; on ne croit pas une seule minute aux personnages (qui peut imaginer une seule seconde que Dark Vador va tuer son fils ?), ni à leur risible jactance. C’est assurément un effet de l’infantilisation, de la puérilisation du monde d’aujourd’hui : il y a beaucoup plus de mystère et d’anxiété dans… je ne sais pas, moi, Les disparus de Saint-Agil, film où les adolescents sont pris au sérieux, avec leurs peurs et leurs enthousiasmes, leurs codes compliqués et leur naïveté enchantée que dans ces déplaisantes mômeries pour buveurs de Coca-Cola en voie d’obésité.

Et c’est terriblement lent, lourd, insistant : dès que Lucas a une idée de décor, il l’exploite un maximum : dans le volet précédent, l’Empire contre attaque, c’était le monde des glaces ; là, c’est le monde de la forêt : on se croirait dans Super Mario de Nintendo : chaque niveau passé, on entre dans une autre atmosphère… Et les petits personnages oursons qui chouinent, cafougnent et ululent à qui mieux mieux sont parmi les créations les plus insignifiantes et les plus malvenues que je connaisse… Je me suis demandé, à un moment, si, par un coup de zapette mal placé, je ne m’étais pas retrouvé sur la chaîne enfantine Gulli.

return-of-the-jedi-300x214Comment imaginer que Harrison Ford allait, après cette nullité majuscule devenir le héros d’une série autrement intelligente et vive, simplement un an plus tard, et devenir un acteur majeur ? Je vois avec plaisir que Mark Hamill, qui interprète (ah ah ah !) Luke Skylwalker ne s’est pas remis de ces bêtises et que l’assez laide Carrie Fisher est cantonnée au troisième plan des productions : il y a une justice.

Demeure le mystère que ce soufflé boursouflé et étiré à la longueur d’une construction mythologique demeure une référence pour certains des enfants des années 80 ; ça laisse peu espérer de l’espèce humaine.

 

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