Le papillon

affichePapillon de famille.

Une petite fille triste, Elsa, affublée d’une mère immature et délaissée par elle, part en cavale dans le Vercors avec son voisin, Julien, entomologiste bougon qui veut capturer un exemplaire d’un rarissime spécimen de papillon (de la famille des Saturniidae, me souffle aimablement ma vieille amie Wiki), papillon dont je place ci-dessous l’image : le meilleur du film tourne dans la promenade de deux personnages que tout différencie, dans leurs conversations, souvent jolies ou drôles et dans la belle nature.

Je surnote assez volontairement un très gentil petit film de télévision, à l’intrigue mince comme une aile de lépidoptère. C’est d’ailleurs bien préférable qu’il en soit ainsi, parce que, dès que le réalisateur, Philippe Muyl, écrit deux ou trois péripéties, elles sont improbables (la police, consultée par Julien qui a trouvé Elsa, clandestine, dans sa voiture, semble se laver les mains de la situation), mélodramatiques (la confidence faite par Julien à un fermier qui l’héberge de la mort de son fils et de la raison pour quoi il recherche une Isabelle) ou sottement romanesques (la petite Elsa tombée dans un trou, sauvée par le courage et la détermination d’un petit garçon (et, soyons juste ! par un filin puissant manié par des gendarmes spéléo). Tout ça est superflu, nullement nécessaire au charme du film et même assez pesant… Mais comme toujours, il faut bien remplir 90 minutes et mettre un peu d’aventure là où il pourrait n’y pas en avoir…

Le critère Pour tous publics est à manier avec les plus vives précautions et des torrents de niaiserie sucrée s’écoulent généralement par les sabords grands ouverts de la gentillesse. Mais, hors les remarques ci-dessus, Le papillon ne tombe pas dans les travers du genre. Grâce à un dialogue bien venu, pétillant, tendre sans mièvrerie, original, grâce encore davantage à ses interprètes, le grand Michel Serrault qui, en vieil ours atrabilaire, ne pouvait manquer d’être parfait, mais aussi dans la très jeune Claire Bouanich, au naturel épatant, au charme acide, à la justesse idéale. Ajoutez à cela une musique réussie, qui souligne sans s’imposer, vous avez un divertissement plaisant…

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