L’école des contribuables

41519Totalement insignifiant.

Pendant des années, j’ai acheté tout et n’importe quoi qui sortait de ces films du passé français et pour quelques très belles découvertes (L’alibi, La famille Duraton, Derrière la façade), j’ai tout de même ingurgité de bien pesantes sottises qui n’avaient pas l’excuse d’être d’admirables nanards (Le congrès des belles-mères, par exemple), mais des films dénués de tout intérêt, même ethnographique (La chaleur du sein, 120, rue de la Gare ou Picpus)…

Je suis donc bien content d’avoir trouvé sur ma box une fonction d’enregistrement qui me permet d’économiser quelques picaillons en n’acquérant pas des petits films aussi insignifiants que cette École des contribuables ; l’heure et demie passée à la regarder n’est malheureusement pas économisable, mais enfin, trois sous gagnés, c’est déjà ça…

l-ecole-des-contribuables_38407_14552J’ai assez écrit ici, et avec assez d’indulgence sur le cinéma français 30/60 pour que l’on ne m’impute pas d’être trop difficile Je n’attends souvent de ce cinéma sans aucune ambition qu’un moment d’amusement bon enfant, et quelques aperçus de ce qu’a été la vie de nos ancêtres les Gaulois, dont le pays avait si peu changé depuis si longtemps. Les premiers rôles confiés à des deuxièmes couteaux ne m’effarouchent pas, j’aime Armand Bernard, Pierre Larquey, Pauley et tout le toutim, je ne suis pas particulièrement exigeant sur la vraisemblance des caractères et des ressorts de l’action.

Mais j’aime que le cinéma soit du cinéma, et non pas du théâtre… Et L’école des contribuables, c’est du théâtre comme je le redoute, le crains et le fuis ! Ça pue les conventions, les apartés, les clins d’œil aux spectateurs et la roublardise des cabots (qui ne sont intéressants qu’au cinéma : voir Entrée des artistes, La fin du jour et même Les grands ducs). Ça se saoule aux accents étrangers (belge, en l’espèce) qui font toujours rigoler le public du boulevard. Ça se noie dans les mots gras glissés en catimini et dans les répliques claquantes qui déclenchent l’hilarité d’une salle à se faire péter la sous-ventrière… (bon, allez, je reconnais que ça m’est aussi arrivé… à La cage aux folles, par exemple, la vraie, celle du Palais-Royal, avec Poiret et Serrault).

Très mauvais ? Non, assez mauvais seulement… Enfin, à sauver, douze secondes du passage du Tour de France, car Gaston Valtier (Armand Bernard) aime voir se fatiguer les autres… Était-ce celui de 33 (Georges Speicher) ou celui de 34 (la seconde victoire d’Antonin Magne) ? Voilà la seule question qui me demeure…

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