L’homme au pistolet d’or

Parmi les pires de la série…

L’homme au pistolet d’or est le dernier roman écrit par Ian Fleming et on n’en connaît que le premier jet, avant les révisions, adjonctions, améliorations qu’aurait pu lui apporter l’auteur. Tel qu’il est, c’est un récit assez cruel et cynique, le MI5 cherchant à se débarrasser de James Bond, en qui il n’a plus confiance ; le film, la dernière des réalisations de Guy Hamilton, mais bien moins efficace et intéressant que son chef-d’œuvre, Goldfinger.

scaraDisons-le d’emblée : L’homme au pistolet d’or est un très mauvais film, verbeux, ennuyeux, lent, sans flamme ni verve, sans rien qu’on puisse rapprocher des Bond mythiques. Paresse et complication de l’intrigue, indolence de Roger Moore, suite de sites internationaux et de scènes interchangeables, filmés pour satisfaire, évidemment, un public massifié, complaisant et assoupi. Surtout, à mon sens, très très mauvaise incarnation du méchant (qui, au demeurant, ne l’est pas assez, l’est à peine), Francisco Scaramanga (un nom qui claque pourtant fort) en un Christopher Lee qui ne parvient jamais à être crédible. Dieu sait si j’apprécie l’acteur, si Le cauchemar de Dracula (et quelques unes de ses suites) est un des grands moments de mon éveil au cinéma et si le personnage de Saroumane dans les films de Peter Jackson a été une perfection. Mais appeler d’un nom aussi manifestement méditerranéen (catalan, je crois) un homme qui est l’archétype de l’Anglo-Saxon glacé était, déjà, une assez mauvaise idée. Due au cousinage de Christopher Lee et de Ian Fleming, cette distribution est catastrophique. Il paraît que l’on avait songé à Jack Palance pour le rôle. Ça aurait sûrement été préférable.

Dieu sait aussi si j’apprécie Lois Maxwell, éternelle et irremplaçable Monneypenny. mais, lors du tournage de L’homme au pistolet d’or, l’actrice avait déjà 47 ans et ça se voit un peu beaucoup. M (Bernard Lee) et Q (Desmond Llewelyn) sont, en revanche, identiques à eux-mêmes. Et il faut noter qu’une des plus amusantes James Bond girls est Britt Ekland, Miss Bonne-Nuit, gourde rigolote et sexy à qui le héros résiste plus longtemps qu’il n’est raisonnable. Peu de mots sur le nain Tric-trac (Hervé Villechaize), utilisé en histrion et finalement assez insignifiant ; et un peu honte de voir resurgir le personnage du shérif J.W. Pepper (Clifton James), gugusse déjà accablant dans Vivre et laisser mourir.

Atmosphère très Seventies, avec de charmantes broderies psychédéliques et des atmosphères malsaines et colorées violet-rouge-vert à la Dario Argento. La musique, de John Barry est une de ses meilleures compositions. Mais c’est tout de même un des plus médiocres Bond de la série.

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