Archive for janvier, 2018

Out of Africa

mercredi, janvier 10th, 2018

Ennuyeux mais joli.

Trente deux ans depuis que, dans une salle de la ville d’Ajaccio, lors de la sortie en France de Out of Africa, j’ai vu le film en m’endormant presque, trente deux ans que je proclamais à cor et à cri que le film de Sydney Pollack faisait partie de ceux que je détestais le plus.

Je n’entends pas par là un film insignifiant ou franchement plat, comme la nullissime Année sainte mais comme un des mauvais coups contre le cinéma, un de ceux dispensés par BergmanGodard ou Antonioni : un truc terrifiant de suffisance et d’ennui. (suite…)

La grande extase du sculpteur sur bois Steiner

samedi, janvier 6th, 2018

L’aigle vole au soleil.

Issu d’un DVD consacré à des courts métrages montagnards réalisés par Werner Herzog, qui comprend aussi un reportage sur le volcan de La Soufrière aux Antilles et un autre sur une ascension en Himalaya, La grande extase du sculpteur sur bois Steiner est un objet assez bizarre, dont on aurait bien vu la place dans la défunte émission de télévision Les coulisses de l’exploit, depuis bien longtemps disparue. Une émission un peu similaire dans son esprit à celui de Cinq colonnes à la une, le grand magazine d’information et qui, sur le volet sportif s’efforçait d’aller voir un peu au delà de la seule performance pour en exposer les singularités et les à-côtés. (suite…)

Le fils de Jean

mercredi, janvier 3rd, 2018

C’est mieux que « Joséphine ange gardien ».

C’est mieux, nettement mieux que Joséphine ange gardien, le feuilleton consensuel qui répand la gentillesse dans les chaumières, les barres et les tours, mais on a tout de même bien l’impression qu’on est dans un téléfilm réalisé pour TF1, avec de lourds secrets de famille qui ne seront dévoilés qu’à la fin, un bon moment d’exotisme verbal et géographique (puisque la quasi totalité du film se passe au Québec) et une marche au bord du précipice puisqu’on frôle les terrifiantes abysses de l’inceste. Ce qui permet de comprendre, s’il en était encore besoin pourquoi le héros, Matthieu (Pierre Deladonchamps, presque aussi torturé que dans L’inconnu du lac, mais nettement moins déshabillé) ne couche pas avec Bettina (Catherine de Léan, bien appétissante), alors que tous les deux, après une nuit alcoolisée en ont manifestement la plus grande envie. (suite…)

Le Cid

mardi, janvier 2nd, 2018

Obscure clarté.

Il fallait bien l’heureux engourdissement des lendemains de réveillon et la droiture des bonnes résolutions charitables emmagasinées dans la perspective de 2018 pour que, cette après-midi, je puisse regarder ce gros gâteau de plus de 3 heures dégoulinant de caramel hollywoodien, verbeux, péteux, prétentieux, emphatique, nourri de dialogues infantiles et de respectueuses minauderies historiques, simplement maintenu hors d’eau par les millions de dollars et de milliers de figurants qui irriguent son interminable cours. Déjà, instinctivement, j’avais dû me méfier, en 1961, quand à grand coups de publicité le film avait envahi nos écrans déjà esclaves d’Hollywood… pourtant, pour une fois les Étasuniens ne s’attaquaient pas un péplum ou à un récit biblique mais faisaient preuve de quelque originalité en allant chercher au cœur de notre belle histoire occidentale un héros et une geste admirables. Le Cid, c’était un héros de la Reconquista, chassant les envahisseurs arabes de la péninsule… et voilà qu’on en fait un homme de consensus mou, frayant avec des Maures moins Maures que d’autres (il y a des gens qui vous expliquent, les yeux dans les yeux, qu’il existe des Islamistes modérés). (suite…)

Les conquérants d’un nouveau monde

lundi, janvier 1st, 2018

Boussole contre Grand manitou.

Ah, c’est bien sympathique, un film d’antan (1947… mon âge) où les méchants sont vraiment des canailles sans aveu qu’on est content de voir zigouiller à la fin et où les Peaux-Rouges sont des sauvages fourbes, cruels, assoiffés de sang, comme dans mes souvenirs de petit garçon. Et lorsque toutes ces bonnes vieilles recettes éprouvées se développent au long d’un scénario habile et intelligent, nourri d’excellentes péripéties, porté par des acteurs de grande qualité, dans un cadre visuel magnifique, avec toutes les ressources d’un éclatant Technicolor, on passe un bien bon moment. Le film est long (plus de 2h20) mais il ne perd jamais son rythme : décidément, Cecil B. DeMille, un peu méprisé aujourd’hui, était un sacré réalisateur. (suite…)