Obscure clarté.
Il fallait bien l’heureux engourdissement des lendemains de réveillon et la droiture des bonnes résolutions charitables emmagasinées dans la perspective de 2018 pour que, cette après-midi, je puisse regarder ce gros gâteau de plus de 3 heures dégoulinant de caramel hollywoodien, verbeux, péteux, prétentieux, emphatique, nourri de dialogues infantiles et de respectueuses minauderies historiques, simplement maintenu hors d’eau par les millions de dollars et de milliers de figurants qui irriguent son interminable cours. Déjà, instinctivement, j’avais dû me méfier, en 1961, quand à grand coups de publicité le film avait envahi nos écrans déjà esclaves d’Hollywood… pourtant, pour une fois les Étasuniens ne s’attaquaient pas un péplum ou à un récit biblique mais faisaient preuve de quelque originalité en allant chercher au cœur de notre belle histoire occidentale un héros et une geste admirables. Le Cid, c’était un héros de la Reconquista, chassant les envahisseurs arabes de la péninsule… et voilà qu’on en fait un homme de consensus mou, frayant avec des Maures moins Maures que d’autres (il y a des gens qui vous expliquent, les yeux dans les yeux, qu’il existe des Islamistes modérés). (suite…)