Archive for mai, 2018

Sacrée jeunesse

mercredi, mai 9th, 2018

Fugitive du camp des vainqueurs…

Voilà un gentil petit film, insignifiant comme une brise d’été et charmant comme elle. Un film issu d’une pièce de théâtre de boulevard et plein de ses gentillesses et facilités. une histoire qui devait bien marcher entre cour et jardin lorsqu’on la mettait en scène pour la plus grande satisfaction des braves gens de l’immédiate après guerre. Une histoire de brave type plutôt fatigué qui, par la grâce d’un traitement presque miraculeux administré par un démiurge helvète, le docteur Koranoff (Mischa Auer, qu’on ne voit malheureusement pas assez) redevient un gandin très passable et dont la verdeur va entraîner quelques situations scabreuses. (suite…)

Mademoiselle Vendredi

dimanche, mai 6th, 2018

Si je n’étais Français, je n’aimerais être qu’Italien.

C’est curieux comme Vittorio De Sica est si rarement évoqué comme un des très grands noms du cinéma mondial, comme il ne vient pas spontanément à l’esprit de beaucoup d’amateurs. Et ceci alors même qu’il a été plutôt béni de la renommée : comme réalisateur, quatre Oscars du meilleur film étranger à Hollywood (la chose doit être unique, ou exceptionnelle) pour SciusciaLe voleur de bicycletteHier, aujourd’hui et demainLe jardin des Finzi Contini), un Grand prix à Cannes pour Miracle à Milan, un Ours d’or à Berlin pour Le jardin des Finzi-Contini. Et au moins encore deux œuvres admirables : Umberto D. et La Ciociara. Et comme acteur, si on peut le voir dans des trucs aussi charmants que la série des Pain, amour (Comencini), Dites 33 (Mastrocinque), Le signe de Vénus (Risi), on lui doit les interprétations admirables de Madame de… de Max Ophuls et du Général della Rovere de Roberto Rossellini.

(suite…)

Orgueil et préjugés

jeudi, mai 3rd, 2018

Gigot à la menthe.

Est-ce parce que je suis en ce moment plongé avec délice dans le deuxième tome en Pléiade des Œuvres romanesques complètes de Jane Austen (Mansfielsd Park, Emma, Persuasion) que j’ai pris tant de plaisir à retrouver le ton si particulier, fait de distance policée et d’humour calme de la grande romancière anglaise, en regardant Orgueil et préjugés, une des adaptations les plus récentes d’un de ses livres les plus connus et les plus réussis ? C’est bien possible, mais je crois aussi que la pieuse façon de présenter à l’écran les pratiques et les façons d’être de cette société courtoise, affable, corsetée, contraignante – c’est-à-dire civilisée – mérite beaucoup d’admiration tant elle reproduit, sans s’en moquer, moins encore en paraissant les mépriser, des usages qui pourront paraître aux sauvageons d’aujourd’hui plus éloignés que ne le seraient les pratiques de Cromagnon si on les restituait ; et qui, de fait, en sont bien davantage abyssalement lointaines. (suite…)

Ratatouille

mercredi, mai 2nd, 2018

Hommage du Vice à la Vertu.

Je ne peux pas dire que, regardant le film aux côtés de ma petite-fille, qui aura bientôt 6 ans et demi, je n’ai pas un peu somnolé, conduit au sommeil par un trop bon dîner opportunément arrosé et conclu par un cognac de qualité. Le dessin animé, ce n’est tout de même plus trop de mon âge et si je puis encore m’émerveiller aux grands chefs-d’œuvre conçus par Walt Disney c’est bien davantage en me remémorant mes joies d’enfant qu’en m’enthousiasmant pour l’inventivité des péripéties et la qualité technique de l’animation. Il n’y a lieu ni de se réjouir de cette maturité (qu’on peut appeler aussi gâtisme), ni la déplorer ; après tout, il y a bien des décennies que je ne m’amuse plus à faire des coloriages et à jouer au ballon prisonnier et, pour encore un moment, j’espère, je ne retombe en enfance que lorsque ma grande petite-fille vient se coller dans mes bras pour me demander de regarder avec elle un film qu’elle aime… Comment un être normal pourrait-il résister à son sourire ? (suite…)