Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Ocean’s eleven

mercredi, avril 26th, 2017

Quand je m’endors avec la ville…

Je mettrais volontiers une meilleure note à ce film et même une bonne note, parce que je n’ai rien contre son réalisateur, Steven Soderbergh (quoique son Solaris m’ait plutôt enquiquiné) et parce que les films de casse sont tout de même une des grandes distractions du cinéma et que, quand ils sont réussis ils sont profondément jubilatoires… Ah… quand j’écris quand ils sont réussis, je parle naturellement du casse, toujours ingénieusement réalisé et non de l’issue du film où dans presque tous les cas la morale triomphe et, à la dernière minute, les voleurs sont floués… Souvenons-nous de L’ultime razzia, de Mélodie en sous-sol, du Clan des Siciliens et de tant d’autres… (Au fait, un des rares films où les voleurs triomphent, c’est Les égouts du paradis qui relate le casse de Nice conduit par Bert Spaggiari ; sans doute parce que la réalité est beaucoup moins morale que la fiction !). (suite…)

Jules et Jim

samedi, avril 22nd, 2017

Méfiez-vous des femmes !

Quatre ou cinq visions déjà de Jules et Jim, la dernière tout à l’heure et toujours le même étonnement que le film puisse bénéficier d’une aura pareille et être cité parmi les grandes réussites de François Truffaut alors que les débuts de la saga Doisnel (Les Quatre cents coups, Antoine et Colette, Baisers volés) mais aussi La peau douce, Tirez sur le pianiste, Le dernier métro, Vivement dimanche ont bien davantage de qualités. (suite…)

Goltzius et la Compagnie des pélicans

jeudi, avril 20th, 2017

Tohu-bohu.

Il me semble que l’étrange Peter Greenaway a un peu disparu des écrans de la notoriété, après des débuts tonitruants éclairés par cette étrangeté même. Et aussi par le caractère noir, mordant, ironique, érotique, violent, dérangeant de ses films aux beaux titres énigmatiques (Meurtre dans un jardin anglais –1982 -, Le ventre de l’architecte – 1987 -, Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant – 1989 -) et aux illustrations musicales de Michael Nyman. (suite…)

Pirates des Caraïbes

mercredi, avril 19th, 2017

Les enfants du siècle.

Et puis voilà que j’ai appris, en lisant la chose ici et là, que le film est la translation cinématographique d’une attraction créée à Disneyland, qui a dû faire briller bien des yeux de bambins et inspirer bien des vocations corsaires et boucanières ! Tout s’explique alors : on comprend mieux le manque d’épaisseur des personnages, l’indigence des dialogues, les bizarreries de l’intrigue – qui se veut à la fois sombre et rigolote -, l’infantilisme des situations, l’abondance des effets spéciaux et le parti pris d’en fourrer à tout moment pour tous les yeux. Youpi ! La belle après-midi ! (suite…)

L’aîné des Ferchaux

mardi, avril 11th, 2017

laine-des-ferchauxPas de clerc

Lorsqu’on a en tête Samouraï, Doulos, Cercle rouge et autre Armée des ombres, L’aîné des Ferchaux ne tient vraiment pas la route, la route interminable parcourue par les deux protagonistes dans des États-Unis gluants, poisseux, nocturnes. (suite…)

Police

vendredi, avril 7th, 2017

Pialat hors de lui.

Je suppose que Maurice Pialat, assez grisé par le succès critique et même un peu public de Loulou et de À nos amours, bénéficiant de ce fait de la confiance des producteurs, a voulu alors se mesurer à une des figures imposées de la réussite cinématographique, le genre policier, qui, habituellement fait affluer le spectateur dans les salles. Police est issu de cette ambition, mais je trouve que, si estimable soit la copie, elle est un peu inférieure aux sujets vraiment graves et atypiques sur quoi la renommée du cinéaste s’est établie. (suite…)

L’insoumis

jeudi, avril 6th, 2017

Triste soldat perdu…

L’aventure suicidaire et désespérée des combattants perdus et fous de l’OAS n’a pas tenté grand monde au cinéma : à part une courte séquence dans Le feu follet où Alain Leroy (Maurice Ronet) bavarde quelques instants, au Café de Flore avec les frères Minville (Romain Bouteille et François Gragnon), je ne connais guère que Le combat dans l’île avec Jean-Louis Trintignant réalisé par Alain Cavalier, comme cet Insoumis que je viens de revoir. (suite…)

Le vélo de Ghislain Lambert

vendredi, mars 31st, 2017

« Baisse la tête, t’auras l’air d’un coureur ! »

Le film est un peu à l’image de la carrière de son principal interprète, Benoît Poelvoorde : engagé à toute allure, sur des chapeaux de roues, il a tendance à s’engluer et à se dissoudre dans une certaine insignifiance, dans une torpeur qui n’est pas désagréable mais qui n’a plus beaucoup d’intérêt. On sait que Poelvoorde souffre depuis plusieurs années de syndromes dépressifs, ce qui peut expliquer l’engourdissement de son parcours ; on comprend moins pourquoi le souvent excellent Philippe Harel a donné au Vélo de Ghislain Lambert une durée démesurée de presque deux heures alors que, confiné dans un format plus restreint, il serait un de ces petits bijoux rares du cinéma qui sont les pépites d’une époque. (suite…)

Hypnose

jeudi, mars 30th, 2017

Rendez-vous dans la cave.

Voilà un bien honnête film fantastique mâtiné de thriller, qui s’appuie sur une histoire de Richard Matheson et qui présente quelques ressemblances, sans doute fortuites, avec Shining. C’est bien interprété, à une exception sur quoi je reviendrai, filmé efficacement et ça tient en haleine, même si l’amateur éclairé de ce genre de spectacles devine assez vite la clef du mystère et n’est pas surpris par son aboutissement. Mais enfin ! Dans la plupart des récits ou des films d’angoisse, le plaisir dudit amateur réside moins en la connaissance de l’énigme (surtout s’il a lu ou vu plusieurs fois l‘opus considéré) que dans la façon dont l’auteur la présente et la fait découvrir. (suite…)

Mort d’un pourri

mardi, mars 28th, 2017

La corruption au bœuf miroton

Il y a eu une époque dans le genre du cinéma français de divertissement (j’écris ce terme, qui n’a rien de condescendant ni de méprisant, par opposition au cinéma directement militant) où des réalisateurs parmi les plus appréciés du bon public tranquille se sont senti animés d’une vertueuse fièvre dénonciatrice et ont tendu le poing à l’éternelle et insubmersible corruption des élites financières. Mort d’un pourri, de Georges Lautner date de 1977, Le sucre de Jacques Rouffio de 1978, Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre de 1981, Mille milliards de dollars d’Henri Verneuil de 1982. En gros les années Giscard, avec un petit dépassement sur les années Mitterrand, qui ne furent pas davantage exemptes de scandales affairistes et de jolis coups pleins de pognon. (suite…)