Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Compartiment tueurs

vendredi, mars 24th, 2017

« L’important, c’est le mobile ! »

Pour un premier film, Costa Gavras montrait qu’il connaissait déjà la musique et savait conduire une histoire, diriger des acteurs, conclure en temps voulu. Il n’y en a pas tant que ça qui peuvent en dire autant. En tout cas on ne s’ennuie pas une seconde dans Compartiment tueurs, où un meurtre commis dans l’étroit espace d’un train de nuit qui relie la Méditerranée à Paris et, plus étroitement encore, dans le compartiment où s’étagent six couchettes où sont censées dormir six personnages évidemment divers. (suite…)

American pie

mardi, mars 21st, 2017

Le dégorgement du bulbe (rachidien).

Je ne trouve pas du tout inutile – et en tout cas c’est assez amusant – d’aller revoir de temps en temps ce qu’ont été les succès publics d’il y a presque vingt ans, les films qui ne laisseront évidemment aucune trace dans l’histoire du cinéma mais qui auront représenté, dans cette histoire (et mieux encore dans l’histoire du box-office) un instant significatif. American pie aura été un moment formateur dans l’imaginaire des adolescents qui avaient seize ou dix-sept ans au tournant du siècle et qui se sont précisément identifiés à cette troupe étasunienne de leur âge qui se lancent le défi de perdre leur pucelage juste avant d’entrer à l’Université. (suite…)

L’Opéra Mouffe

samedi, mars 18th, 2017

Esquisses.

Qui sait aujourd’hui que la rue Mouffetard, en plein processus de gentrification fut jadis et naguère un des épicentres de la misère parisienne ? La bienheureuse Fille de la Charité Rosalie Rendu s’y était établie pour faire le bien précisément parce que ces confins de Paris étaient désolés (ce n’est pas très loin qu’habite la famille Thénardier des Misérables) et un des meilleurs romans de Georges Simenon, qui s’appelle Le petit saint y est situé. Arrière-cours puantes, taudis sans clarté, escaliers sordides. Tout cela a bien changé aujourd’hui. (suite…)

Un homme de trop

vendredi, mars 17th, 2017

… Ne fait pas le compte.

Une note inférieure à la moyenne, mais une note de faveur parce que les films sur ce qu’on pourrait appeler La vie quotidienne des maquis français ne sont pas très nombreux (à dire vrai, je n’en vois pas) et que Un homme de trop a au moins ce mérite. Mais ce mérite reconnu et l’hommage fait ainsi à l’Histoire, je ne vois pas trop ce qu’il y a à retenir de ce capharnaüm touffu dont n’émerge aucun personnage marquant. (suite…)

La ligne verte

dimanche, mars 12th, 2017

Minnie, petite souris…

Je comprends pourquoi ce film interminable (plus de 3 heures) a plu autant : groupe bien identifié, présence d’un salopard absolument immonde qu’on est vraiment ravi, à la fin, de voir déchu et interné dans un asile, présence d’un être fruste et attachant doté de pouvoirs mentaux exceptionnels, concours de braves gens pour se débarrasser du premier et venir en aide au second, avec en plus ce trésor scénaristique qu’est la prison, sa clôture et sa discipline, ses pensionnaires cinglés, violents, anormaux, cruels. En plus il y a une souris tout à fait charmante dont on ne peut s’empêcher d’admirer la vivacité et l’intelligence. On croirait que c’est fabriqué par un atelier d’écriture étasunien racoleur. (suite…)

Europe 51

vendredi, mars 10th, 2017

La haine que j’ai pour moi…

Je ne suis pas très à l’aise avec Europe 51 et pas seulement parce que le DVD proposé par Tamasa diffusion est d’une piètre qualité, très au dessous de la moyenne, avec une image souvent floue et de brusques variations d’éclairage ; on peut toutefois passer là-dessus, en le regrettant. Et si j’accroche moins , ce n’est pas de la faute d’Ingrid Bergman, que je n’ai jamais tenue pour une merveille de subtilité mais qui, là, trouve sûrement un de ses plus grands rôles et irrigue le film de sa première à sa dernière image. (suite…)

Pour elle

jeudi, mars 9th, 2017

Tout est bien qui finit bien.

C’est sur la foi d’échos bienveillants que j’ai enregistré, il y a quelque temps et regardé hier Pour elle dont j’attendais grand chose et qui m’a paru un honnête film de télévision comme le petit écran nous abreuve à longueur de soirée. Je ne vais naturellement pas en vouloir à ceux qui apprécient, mais je m’étonne qu’ils paraissent accorder tant d’importance et qu’ils aient été emballés par un petit truc bien monté mais aussi lisse qu’un discours d’Emmanuel Macron. (suite…)

Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal

mardi, mars 7th, 2017

Sequel sans souffle.

Il faudrait bien de l’inventivité et du culot pour trouver à ce quatrième opus une continuité de qualité avec le reste de la saga ; et en découvrant hier soir Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal j’ai été  partagé entre l’ennui devant ce scénario mal fichu et interminable et la tristesse de voir se consumer ainsi une des plus agréables séries du cinéma. (suite…)

Silence

vendredi, mars 3rd, 2017

Unité de la Foi, diversité des cultures.

Le titre que je donne à ce message, Unité de la Foi, diversité des cultures est une définition à peu près exacte du concept d‘inculturation, forgé en 1953 par un Jésuite et adopté en 1978 par l’Église comme l’incarnation de la vie et du message chrétiens dans une aire culturelle concrète, en sorte que non seulement cette expérience s’exprime avec les éléments propres de la culture en question (ce ne serait alors qu’une adaptation superficielle), mais encore que cette même expérience se transforme en un principe d’inspiration, à la fois norme et force d’unification, qui transforme et recrée cette culture, étant ainsi à l’origine d’une nouvelle création. (suite…)

L’esquive

jeudi, mars 2nd, 2017

Qu’est ce qu’on peut faire ?

Pour un peu moins de 2 euros, le film était proposé en solde ; je n’avais pas détesté La graine et le mulet, et l’idée de voir Marivaux en banlieue me semblait être une idée singulière mais admissible. Après tout, pourquoi pas ? Mon âge me donne tout le temps de regarder n’importe quoi, y compris les choses les plus incongrues. (suite…)