Même si l’on n’est pas soi-même particulièrement claustrophobe, on ne se sent pas vraiment à l’aise à l’intérieur d’un gros tube de métal immergé dans la mer glauque. Le cinéma ne déteste pas nous plonger dans les profondeurs abyssales, mais il faut bien dire que les conditions de vie présentées dans Les maudits de René Clément (1947) ou dans 20000 lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954) ne donnent pas une idée bien anxiogène de la réalité. Celle-ci est davantage montrée dans l’assez médiocre – à mon sens – Poursuite d’Octobre rouge de John McTiernan (1990) et le très précis Chant du loup d’Antonin Baudry (2019). (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Kursk
samedi, octobre 16th, 2021Le carnaval des âmes
jeudi, octobre 14th, 2021Il fut un temps où nous recevions des États-Unis des films étranges et intéressants, des films un peu fauchés, plutôt minimaux et qui n’avaient rien à voir avec les blockbusters hollywoodiens, parfaites illustrations du mondialisme ambiant actuel. Il fut un temps où les réalisateurs ne se souciaient pas tellement de faire du cash un peu partout sur la terre mais davantage de présenter une réalité. À quoi puis-je penser en écrivant cela ? Par exemple à 2000 maniaques de Herschell Gordon Lewis : une photographie sarcastique de l’Amérique profonde, sans jugement moraliste et niais. (suite…)
Le petit Claus et le grand Claus
lundi, octobre 11th, 2021Bien que ce téléfilm d’un peu plus d’une heure ait été commandé à Pierre Prévert par Claude Santelli, le merveilleux magicien du Théâtre de la jeunesse (une des splendeurs de la télévision d’antan), bien qu’il s’établisse sur un conte profond et sarcastique d’Hans Christian Andersen, il ne vaut pas grand chose. On peut d’ailleurs se demander pourquoi et comment il a bénéficié d’une si grande bienveillance critique et a reçu tant et tant de distinctions, notamment le prix de la meilleure émission de télévision. (suite…)
Les yeux de Satan
samedi, octobre 9th, 2021Voici la version sombre, à prétention inquiétante, du fameux Cercle des poètes disparus de Peter Weir, qui, près de vingt ans plus tard, braquait ses projecteurs sur la capacité d’un professeur charismatique et séduisant de fasciner une classe de grands d’adolescents. Ceci jusqu’à faire perdre toute mesure à des élèves désormais prêts à tout, ou presque, pour suivre les orientations d’une sorte de gourou qui sait les manipuler vers de bases besognes. Adolescence, âge compliqué de la vie où l’on peut, de fait, se vouer à l’enseignement et aux préceptes d’un maître et en suivre aveuglément le chemin. (suite…)
Un condé
mercredi, octobre 6th, 2021« Tout le monde déteste la police ! »
La pré-commission de censure à qui, à l’époque étaient soumis tous les films a imposé d’en changer le titre. C’est ainsi que Le condé a été modifié en Un condé, mais cette atténuation sémantique ne peut tromper personne : Yves Boisset avait entrepris de dresser un procès à la police. Non pas seulement à un mauvais policier, corrompu, brutal, malade, pervers, sadique pourtant nullement exemplaire, mais bien à l’institution policière en soi. Un des aphorismes du film est d’ailleurs : La police est un métier sale, qu’on ne peut faire que salement. (suite…)
La cité de l’indicible peur
dimanche, octobre 3rd, 2021Trois cavaliers de l’orage.
On sait bien que de Jean-Pierre Mocky, on ne peut pas attendre grand chose, si ce n’est de l’abondance et du verbiage. Et de l’excès et du mauvais goût. Et des orientations qui poussent vers l’invraisemblable, le grotesque, le caricatural, l’outrancier. C’est une sorte de marque de fabrique, fièrement arborée et finalement plutôt ridicule : un type qui a voulu entrer dans la cour des grands et a fini par tourner n’importe quoi en arborant sa solitude comme un bouclier odoriférant. (suite…)
Bande à part
jeudi, septembre 30th, 2021Il paraît que Bande à part est un film apprécié par Quentin Tarantino qui a appelé sa société de production A Band Apart en hommage au film de Jean-Luc Godard. Diable ! Ce n’est pas que je sois un thuriféraire absolu de l’auteur de Reservoir dogs, mais je ne me suis jamais ennuyé à mourir en regardant un de ses films, je ne leur ai jamais trouvé une infinie vacuité prétentieuse, ni des dialogues moches et abscons, je n’ai pas repéré des tics de filmage exaspérants ; pour tout dire, je veux croire et j’espère bien qu’il demeurera plus longtemps dans les histoires du cinéma que le cagot Genevois que des régiments de gogos ont pris longtemps pour un phare de l’art cinématographique, avant que le monsieur se suicide, d’une certaine façon, après Mai 68, ne survivant que par des copinages éhontés et germanopratins. (suite…)
Le désert de Pigalle
mercredi, septembre 29th, 2021Réalisateur sans grande qualités ni défauts, Léo Joannon avait un peu (trop) fricoté avec Vichy et fut puni de ses orientations par une mise à l’écart du cinéma pendant cinq ans. Mais, à la différence de beaucoup, il sut retrouver le chemin des studios dès qu’il lui fut possible et se tailler, pendant quelque temps des succès publics assez notables, particulièrement avec Le défroqué en 1954, avec Pierre Fresnay, mais aussi, avec le même acteur, L’homme aux clés d’or en 1956. On peut ajouter Le secret de Sœur Angèle en 1956 encore, avec Sophie Desmarets et Raf Vallone et donc, en 1958, ce Désert de Pigalle, qui ne manque pas d’intérêt. (suite…)
La chapelle du Diable
lundi, septembre 27th, 2021Je viens de découvrir un film bien intéressant et assez original consacré aux malfaisances de Satan et à la façon habile, insidieuse et terrifiante que le Prince des Ténèbres emploie pour pervertir les âmes. L’éditeur n’a pas eu la main mauvaise en publiant l’adaptation d’un roman intitulé Sanctuaire, écrit par James Herbert, écrivain dont j’ignore tout mais qui semble avoir une grande notoriété dans le domaine de la littérature d’épouvante. Notoriété justifiée au vu de l’originalité de l’histoire relatée dans La Chapelle du diable par le réalisateur Evan Spiliotopoulos, avant tout scénariste habitué de films fantastiques. (suite…)
Que le spectacle commence !
samedi, septembre 25th, 2021Curieuse impression à la découverte de ce film de Bob Fosse, dont je n’avais jamais rien vu, alors que le réalisateur a connu des succès considérables (Sweet charity et surtout Cabaret, qui remporta tout de même 8 Oscars !) et que je fais partie des grands amateurs de comédies musicales. Bob Fosse, d’abord chorégraphe, s’est ensuite tourné vers la réalisation et il a, en tout cas, réussi brillamment à mettre en scène l’éclat de la danse dans des séquences inventives, rythmées, très esthétiques filmées avec d’importants moyens, ce qui permet de très beaux décors, de très beaux costumes et des interprètes de qualité. D’une certaine façon, d’ailleurs, cette façon de filmer la danse fait davantage songer aux grandes machines parées de strass et de paillettes (Le grand Ziegfeld, Ziegfeld follies, les féeries de Busby Berkeley) qu’aux chefs-d’œuvre de Mark Sandrich, avec Fred Astaire et Ginger Rogers, moins ostentatoires. Et pourtant les uns et les autres sont issus des lendemains de la crise de 1929. (suite…)