Chaste Gomorrhe !
Je ne dis pas qu’il était facile et fluide de représenter en 1950 un pensionnat de jeunes filles du siècle précédent où l’homosexualité est à la fois informulée, diffuse et omniprésente. D’autres films, qui avaient montré une jeune fille passionnément amoureuse d’un de ses professeurs, comme Mädchen in Uniform de Leontine Sagan en 1931, ou un climat général un peu ambigu de touffeur sensuelle comme Au royaume des cieux de Julien Duvivier en 1949 étaient infiniment moins explicites. Dans le film de Jacqueline Audry la liaison tumultueuse entre les deux directrices de l’établissement, Julie (Edwige Feuillère) et Cara (Simone Simon) est connue et admise par tout le monde, mais personne ne fait mine de remarquer sa dimension charnelle. (suite…)