Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Dragons 3

mercredi, février 27th, 2019

Une nouvelle victime

Période de vacances scolaires. Il fait à Paris un temps si extraordinairement beau que tout le monde se félicite discrètement du réchauffement climatique. On se réjouit d’avoir avec soi et chez soi une grande petite fille de 7 ans, à qui on s’amuse d’apprendre des mots compliqués, thuriféraires ou coquecigrues, par exemple, inutilisables dans les cours de récréation,  et de lui enseigner la merveilleuse histoire de Jeanne d’Arc. Mais ça ne suffit pas et, après un passage tonitruant dans un jardin public à bonne dotation de toboggans et de manèges, on propose d’aller au cinéma. (suite…)

De quoi tu te mêles, Daniela ?

lundi, février 25th, 2019

Ô temps, ô mœurs !

Pourquoi me vient-il à l’idée d’évoquer ce film bien ancien (1961), complétement oublié, du non moins ancien et non moins oublié Max Pécas ? Sûrement parce que, venant du fond des âges, j’ai, il y a peu entendu Daniela, vociférée par la voix d’Eddie Mitchell, qui ne s’était pas encore détaché du groupe dont il était la vedette, Les chaussettes noires. Cette chanson, écrite par Georges Garvarentz, habituel complice de Charles Aznavour, a d’ailleurs été le plus grand succès du groupe (800.000 exemplaires du 45 tours vendus). (suite…)

Juste la fin du monde

dimanche, février 24th, 2019

Il n’y a plus d’après.

Les hommes de ma génération ont du mal à imaginer ce qu’a pu être l’irruption du Sida chez leurs cadets. Ils n’ont pas connu cette angoisse mortelle. Sans doute parce que la maladie n’existait pas encore, mais aussi parce que l’homosexualité leur semblait être une rareté exotique, comme la drogue, et que ceux qui affichaient un intérêt pour leur propre sexe, hors les milieux très restreints d’artistes évaporés ou d’écrivains marginaux ne se colletaient pas avec cette forme de malédiction. (suite…)

Regain

samedi, février 23rd, 2019

La mort du pain.

Un DVD de qualité vient enfin de sortir, image et son restaurés, à la Compagnie méditerranéenne de films comme tous les autres longs métrages de Marcel Pagnol. Comme Angèle est également parue, dans la même collection, il ne reste plus à éditer que la version de 1936 de Topaze (avec Arnaudy) et – si on retrouve quelques bobines – la fameuse et inachevée Prière aux étoiles et l’œuvre cinématographique de Pagnol sera exhaustivement présente. (suite…)

Dirty dancing

vendredi, février 22nd, 2019

Les filles de l’aurore.

Voilà qu’une famille aisée (de la classe moyenne supérieure, pourrait-on dire aujourd’hui) vient passer trois semaines de vacances dans une sorte de Club Méditerranée un peu tarte d’une région montagneuse et boisée. Le père, Jack Houseman (Jerry Orbach) est un médecin bienveillant et humaniste ; la mère, Marjorie (Kelly Bishop) doit confectionner comme personne la dinde de Thanksgiving et de multiples tartes aux pommes. La fille aînée, Lisa (Jane Brucker), est une pécore aussi agaçante qu’insignifiante. Reste la cadette, Frances (Jennifer Grey), que personne n’imagine appeler autrement que Bébé, alors qu’elle vient d’avoir 17 ans. (suite…)

Sabrina

lundi, février 18th, 2019

Quelle drôle de gosse !

Je ne suis pas certain que si le générique du film ne m’avait séduit, grâce aux noms révérés d’Audrey Hepburn et d’Humphrey Bogart (et, dans une moindre mesure celui de William Holden) j’aurais regardé avec un préjugé favorable Sabrina. Je ne suis pas certain non plus que, sans eux, je n’aurais pas trouvé bien banale cette histoire au dénouement archi-prévisible, malgré ses assez habiles péripéties qui sentent néanmoins beaucoup le théâtre (et de fait le film est tiré d’une pièce d’un certain Samuel A. Taylor). (suite…)

Le bal des maudits

vendredi, février 15th, 2019

Krieg, gross malheur !

C’est vraiment une grosse machinerie étasunienne qui doit correspondre assez bien au gros bouquin dont elle est issue, de ces pavés qu’on apporte à la plage et qui donnent l’impression qu’on est (enfin !) devenu intelligent. Je n’ai jamais lu la moindre ligne du romancier Irwin Shaw, mais je suppose que, dans une certaine mesure, il doit correspondre à ce que sont, d’un point de vue plus documentaire, Dominique Lapierre et Larry Collins, auteurs, notamment de Paris brûle-t-il ? : des bouquins extrêmement bien documentés et rédigés pour qu’à la fin de chaque chapitre le suspense demeure entier (comme le faisaient les feuilletonistes des siècles derniers). (suite…)

L’assassin est dans l’annuaire

jeudi, février 14th, 2019

Et il aurait pu y rester…

Ah, voilà un film qui n’apportera rien à la gloire de Fernandel, ni même à la (petite) notoriété de Léo Joannon, qui avait fait bien mieux avec Le défroqué et L’homme aux clés d’or. À ce propos, reconnaissons tout de même aux époques anciennes assez de liberté d’esprit pour avoir permis à ce réalisateur mineur de reprendre une carrière et de rencontrer de grands succès alors que le bonhomme avait été passablement – comment dire ? – indulgent aux fariboles de la Collaboration. Mais comme, après la Libération, le public se sentait vis-à-vis de la période de la Guerre, beaucoup moins net que le vertueux public d’aujourd’hui (qui lui aurait dit son fait, à l’Adolf, et pas qu’un peu !), Joannon a pu tourner. Beaucoup. (suite…)

Les noces rouges

mercredi, février 13th, 2019

Désert sans solitude.

La prolifique carrière de Claude Chabrol, qui s’étend sur plus de cinquante ans, du Beau Serge à Bellamy, est loin de n’offrir que des pépites ; il y a une sorte d’état de grâce dans les deux années 69 et 70, avec La femme infidèleQue la bête meure et Le boucher ; et des îlots qui surnagent ici et là, Violette Nozière (1978), L’enfer (1994), voire (et encore !) Merci pour le chocolat (2000). Mais aussi un océan de films tournés à la va-vite, souvent redondants, nourris des perpétuelles obsessions antibourgeoises de celui qui était pourtant fils de pharmacien et qui tourna ses premiers films avec l’argent que sa femme de l’époque avait reçu de son père, haut fonctionnaire et banquier. Familles, je vous hais ! beuglait déjà André Gide, né avec une cuiller d’argent dans la bouche, dans Les nourritures terrestres. N’empêche que vous êtes bien pratiques pour assurer le pain quotidien et beaucoup davantage. (suite…)

Edmond

dimanche, février 10th, 2019

Si non è vero…

Dieu sait si, depuis 1960, et l’adaptation télévisée réalisée par Claude Barma et l’enchantement du jeu de Daniel Sorano (disponible sur YouTube), Dieu sait si j’en ai vu, des Cyrano ! Au théâtre, Francis Huster et Jacques Weber, au cinéma, vue et revue, la version de Jean-Paul Rappeneau.Et le texte, lu et relu dans l’édition du Livre de poche avec tant de passion adolescente que j’en savais par cœur des scènes entières ; mais nous étions nombreux, c’est vrai, il y a un demi-siècle et plus qui aimions tant Roxane que nous aurions voulu ressembler à Bergerac – d’ailleurs personne ne m’a jamais dit vouloir ressembler à Neuvillette. Dieu sait si ce texte enchante et fascine et combien souvent, en famille, nous avons récité la tirade du nez où la Balade du duel qu’en l’Hôtel bourguignon, monsieur de Bergerac eut avec un bélître. (suite…)