Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Les sept samouraïs

vendredi, février 8th, 2019

Fighting in the rain.

Je me dis de temps à autre qu’il n’est pas concevable que je puisse achever ma vie de cinéphage sans découvrir un des films mythiques dont on dit ici et là monts et merveilles, mais qui ne m’ont jamais attiré. Vieux sens catholique de la culpabilité, sans doute. Voilà que malgré mes réticences envers tout ce qui a trait au Japon (et à l’Asie en général) et au bénéfice de l’emprunt sur l’étagère d’une DVDthèque amie, voilà que je viens de regarder Les sept samouraïs. Une interminable version de 194 minutes (3 heures et quart !) alors qu’il existe des versions tronquées, sans doute moins conformes à la pensée du réalisateur, mais bien davantage praticables pour un cerveau occidental. (suite…)

Marche à l’ombre

mercredi, février 6th, 2019

Sans toits ni lois.

On peut opportunément se souvenir que pour sa première réalisation  Michel Blanc avait reçu le concours de Patrick Dewolf, fréquent scénariste de Patrice Leconte. On pourrait tout autant établir un lien d’évidence entre les deux cinéastes. Car Marche à l’ombre, qui date de 1984 coule dans une veine assez analogue à celle de Viens chez moi, j’habite chez une copine qui remonte à 1981. Et je serais bien surpris que, pour faire ses quenottes, Michel Blanc ne se soit pas largement inspiré de son propre personnage du film de Leconte : fragile et râleur, pique-assiette à la morale élastique, d’une grandiose mauvaise foi et par dessus tout, d’un égoïsme qu’on n’imagine pas. (suite…)

Gone girl

lundi, février 4th, 2019

Une femme disparaît.

Il y avait abondance d’offres hier soir à la télévision. Alors pourquoi ce film plutôt qu’un autre ? Je ne connaissais ni les acteurs (Ben Affleck et Rosamund Pike) et n’avais pas pour le réalisateur, David Fincher une opinion bien tranchée. J’avais trouvé jusqu’ici ses récits compliqués et ennuyeux (Zodiac), plats et lisses (Panic room), chtarbés et répulsifs (Fight club), profiteurs d’une belle série de franchises (Aliens).Un artisan banal du cinéma cosmopolite qui réalise des films trop longs (toujours plus de deux heures).

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Pauvres millionnaires

vendredi, février 1st, 2019

Le souffle court.

Les miracles au cinéma sont aussi rares que les gains mirifiques à Euromillions ; il n’y a donc rien d’étonnant que le dernier film de la trilogie optimiste de Dino Risi, engagée avec Pauvres mais beaux, poursuivie avec Belles mais pauvres s’achève avec un assez insignifiant Pauvres millionnaires. En fait, à la fin du premier segment, l’histoire des deux ragazzi de la place Navona, Salvatore (Renato Salvatori) et Romolo (Maurizio Arena), de leur relation compliquée avec le travail, de leur goût perpétuel et immodéré pour les jolies filles, mais aussi (ô vertueuse Italie des années 50 !) de leur respect pour les vieux parents et pour les jeunes vierges qu’ils se préparent à épouser, Marisa (Lorella De Luca) et Anna-Maria (Alessandra Panaro) s’achève. (suite…)

Belles, mais pauvres

mercredi, janvier 30th, 2019

Piccolissima serenata.

Il paraît que le premier tome de cette trilogie de Dino Risi (qui compte donc en conclusion Pauvres millionnaires),que ce premier tome, donc, Pauvres, mais beaux, avait remporté un tel succès en Italie qu’il n’a pas été question de rester sur ce triomphe. Les avides et bien inspirés producteurs ont souhaité que le réalisateur tournât la suite des aventures banales et charmantes des deux séducteurs romains, Salvatore (Renato Salvatori) et Romolo (Maurizio Arena), fiancés, de façon croisée aux deux charmantes Anna-Maria (Alessandra Panaro) et Marisa (Lorella De Luca), la première sœur de Romolo, la seconde de Salvatore. (suite…)

Pauvres, mais beaux

lundi, janvier 28th, 2019

Ravages.

Il me semble vraiment qu’il faut avoir un certain goût pour le cinéma italien et pour un de ses plus éminents réalisateurs, Dino Risi, pour apprécier à sa mesure ce premier volet d’une trilogie optimiste. Car après Pauvres, mais beaux, en 1956, sont venus Belles, mais pauvres, l’année suivante, et enfin Pauvres millionnaires en 1959. Il y a encore l’impulsion du néo-réalisme, il n’y a pas tout à fait le regard de la comédie à l’italienne. On pourrait qualifier tout cela de néo-réalisme optimiste ; on sent en tout cas que quelque chose bouillonne, en Italie et qui apportera au cinéma mondial bien davantage que les errements de la Nouvelle vague française, pourtant bien davantage célébrée. (suite…)

L’une chante, l’autre pas

samedi, janvier 26th, 2019

Vies libérées, vies gâchées ??

Il faut bien que je me rende à l’évidence : certains cinéastes dont je ne partage pas du tout les points de vue, les orientations politiques, les engagements, peuvent figurer aussi parmi ceux dont l’œuvre me touche le plus. Parmi eux s’il y a assurément Robert GuédiguianLucas Belvaux, il y a aussi Agnès Varda. Certes la dame de la rue Daguerre est bien loin de n’avoir tourné que du cinéma militant : on chercherait sans doute sans succès la moindre trace partisane dans Cléo de 5 à 7Le bonheur ou Sans toit ni loi, ni dans les documentaires, DaguerréotypesLes demoiselles ont eu 25 ans ou Les plages d’Agnès. Un peu davantage en revanche dans Les glaneurs et la glaneuse(suite…)

Messieurs les ronds-de-cuir

jeudi, janvier 24th, 2019

L’aiguille creuse.

Du merveilleux roman de Georges Courteline, paru en 1893, voici la troisième version, simplement télévisée et réalisée (?) par l’habituellement excellent Daniel Ceccaldi. La plupart des critiques s’accordent à dire que la première adaptation, tournée par Yves Mirande en 1936, avec Lucien BarouxPierre LarqueyJean TissierSaturnin FabreArletty est largement supérieure à la seconde qui date de 1959 ; elle est due à Henri Diamant-Berger et réunit notamment Noël-NoëlPierre BrasseurMichel SerraultJean PoiretPhilippe ClayJean ParédesJane Sourza. Et voilà qu’en 1978, Ceccaldi fait tourner Raymond PellegrinClaude DauphinBernard Le CoqMichel PeyrelonMichel RobinEvelyne Buyle et bien d’autres. (suite…)

Casanova 70

dimanche, janvier 20th, 2019

Le babilan intrépide.

On ne va pas classer ce film du merveilleux Mario Monicelli au rang de ses meilleures réalisations, Le pigeonLes camarades, ni surtout Mes chers amis : c’est plaisant, habile, quelquefois très drôle, c’est enluminé par le jeu toujours très juste de Marcello Mastroianni et par la beauté de plusieurs des agréables gourgandines du cinéma de l’époque (1965), Marisa MellVirna LisiMichèle Mercier voire des moins notoires, mais bien agréables à regarder Moira Orfei et Margaret Lee. Et ajoutons même que le cher Bernard Blier y fait une courte pige. (suite…)

Niagara

jeudi, janvier 17th, 2019

 Méfiez-vous des chutes !

Franchement, est-ce que quelqu’un se souviendrait de ce film, au scénario rebattu, tourné par un artisan sans génie du cinéma étasunien, s’il n’était illuminé par la séduction vénéneuse de Marilyn Monroe (qui disparaît malheureusement vingt minutes avant la fin et dès lors c’est un peu ennuyeux) ? Et aussi, sûrement peut-être davantage par le cadre qui donne son nom au film, les chutes du Niagara, qui ne sont ni les plus hautes, ni les plus spectaculaires du monde, celles du Zambèze, entre la Zambie et la Rhodésie (Victoria falls) et celles d’Iguazu, au Brésil étant, paraît-il, plus grandioses. Mais les chutes du Niagara ont l’avantage d’être admirablement situées, à la frontière du Canada et des États-Unis et d’avoir de longue date été aménagées pour la séduction des touristes et la prospérité du commerce local.

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