Il court, il court, le furet…
Il fut un temps, quand j’étais encore bien jeune, où je prenais René Clair pour un très grand cinéaste. Il avait été élu, en 1960, à l’Académie française et comme, ne doutant de rien, j’ambitionnais moi-même d’entrer un jour sous la Coupole, je m’imaginais que l’illustre compagnie ne pouvait distinguer que les meilleurs dans toutes les activités intellectuelles et artistiques. Depuis mes treize ans, j’ai beaucoup déchanté. D’abord sur mes propres capacités mais aussi, ce qui est plus navrant sur les facultés de discernement des Quarante. Et en tout cas, je ne tiens plus le réalisateur de Sous les toits de Paris et de À nous la liberté pour un auteur majeur, même si il a mis en scène quelques films très plaisants et agréables, comme La belle ensorceleuse, Le silence est d’or ou – le mieux de tous – Les grandes manœuvres. (suite…)