Le gorille vous salue bien

Samedi soir paresseux…

Comme je n’ai pour l’instant pas encore cédé à la résistible envie d’acquérir l’intégrale de la série des Angélique, qui passe assez souvent à la télévision les mois d’été, Le gorille vous salue bien est l’unique film de Bernard Borderie qui figure dans mon assez imposante DVDthèque.

Et à dire le vrai, c’est très bien ainsi parce que, hors le témoignage quasi ethnographique qu’il représente, le film, premier d’une série assez mince (je n’y recense ensuite que La valse du Gorille et Le Gorille a mordu l’Archevêque) n’est qu’un tout petit truc de samedi soir, ce qui tombe fort bien, puisque c’est ainsi que je l’ai aujourd’hui revu.

9782915397017_1Ça ne commence pas trop mal, bien au contraire : une évasion, un bois feuillu automnal, du côté de Fausse-Reposes ou des Étangs de Hollande, un pavillon noirâtre de banlieue pourrie, quelques trucidés bienvenus et spectaculaires, une auberge de ce qui était alors la Seine-et-Oise, (dont on imagine les plats-vedettes de la carte : croustade aux champignons, filet de bœuf sauce périgourdine, poire belle Hélène). On ignore – ou on feint d’ignorer, plutôt – un bon moment que Géo Paquet, le Gorille (Lino Ventura), dont la force physique est abondamment mise en valeur est un agent de services spéciaux français, on apprécie quelques pans de dialogue. Ainsi les mots de l’ensorceleuse Isaline (Bella Darvi) lorsqu’elle entreprend Géo : Les hommes, j’en ai fait le tour… Alors, un gorille….

Puis ça s’enlise dans la complication et on finit par décrocher et par bâiller un peu, parce que tout est à la fois chichiteux et prévisible, que la plupart des bons seconds rôles du début (André Valmy, Robert Manuel – celui-ci trop théâtreux néanmoins – Maurice Chevit, François Darbon, Jean-Roger Caussimon) ont été éliminés ou presque écartés de l’intrigue et, tout simplement parce que ça ahanne.

Rien de bien grave, pourtant ; on se réjouit de retrouver un Lino Ventura toujours parfait, même dans ses rôles les plus caricaturaux et simplistes, comme celui-ci, et Charles Vanel, dont on peut dire tout autant. Pierre Dux est glacial et impeccable, Jean-Pierre Mocky, qui n’était alors qu’acteur, n’aurait jamais dû franchir le pas de la réalisation.

C’est peu, mais suffisant…

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