Un des films les plus nunuches, les plus niais, les plus ridicules de ma longue vie de cinéphage. Au mieux, dans les quelques séquences du début, c’est un copier/coller du Fabuleux destin d’Amélie Poulain de ses images mordorées, vertes et jaunes, de ses gros plans brutaux et de ses coups de zoom incompréhensibles ; de ces petits bouts d’anecdotes enfantines, séquences tristes obligées. Les parents présents comme ceux d’Amélie, enfoncés dans leur malédiction et leur tristesse ; ainsi la mère (Emmanuelle Grönvold) du héros Julien (Guillaume Canet), frappée d’un cancer, qui disparaîtra vite mais laissera son fils et son mari (Gérard Watkins) inconsolables. Read the rest of this entry »
Jeux d’enfants
mai 10th, 2023Octobre
mai 8th, 2023Les quelques mois qui s’étagent entre l’abdication du Tsar Nicolas II en février 1917 et la violente prise de pouvoir par les Bolcheviks en octobre de la même année : un film de propagande (dans mon esprit, ce terme n’est pas une critique ou un reproche) ; un film de propagande exaltée et quelquefois exaltante, conçu, en 1927 pour célébrer le dixième anniversaire de la révolution soviétique, ces Dix jours qui ébranlèrent le monde, livre de John Reed, socialiste étasunien qui s’émerveilla, en 1919, devant ce bouleversement inouï. Comme c’est curieux, cent ans plus tard, de constater que cette utopie criminelle, qui exalta tant de millions de gens, soit si ringarde ! Read the rest of this entry »
Histoires extraordinaires
mai 5th, 2023Quelle drôle de magouille de production, la nécessité de placer et de dépenser de l’argent planqué dans un paradis fiscal exotique ou d’employer des acteurs qui avaient des contrats à exécuter a conduit à réaliser ces Histoires extraordinaires ? Le film à épisodes, à sketches, même lorsqu’il est réalisé par un seul metteur en scène (par exemple Carnet de bal ou Le diable et les dix commandements de Julien Duvivier) souffre à peu près toujours de la différence entre ses segments… Alors imaginer que trois cinéastes de qualité et de niveau si dissemblables que Roger Vadim, Louis Malle et Federico Fellini puissent présenter au public complaisant de 1968 quelque chose de cohérent est une véritable faribole. On présente ça comme une adaptation de trois nouvelles d’Edgar Poë et on dit Passez muscade !
Les insurgés
avril 30th, 2023Le gouffre aux chimères
avril 27th, 2023Ce n’est pas vraiment que Charles Tatum (Kirk Douglas) soit un mauvais type ; ce n’est pas vraiment non plus qu’il soit un brave type. Avant tout c’est un mec qui veut arriver à quelque chose et qui est prêt à beaucoup pour parvenir à ses fins. On se demande d’ailleurs ce qui le pousse à ça et c’est sans doute une des faiblesses du film de Billy Wilder que de nous laisser demeurer interrogatifs sur le fin fond de la personnalité de ce journaliste qui a du talent mais qui a été à peu près rejeté par toute la profession. Glandeur, dragueur, buveur bien sûr, mais comme beaucoup le sont. Avant tout, il me semble, persuadé qu’il peut rejoindre les sommets et qu’il lui suffirait de tomber sur une belle histoire, un coup de chance, une bonne martingale pour recevoir le prix Pulitzer. Ce n’est pas le goût du plaisir, l’appât de l’argent, ni même la fierté d’être lu qui le font vibrer : c’est autre chose, sans doute la volonté de tenir en haleine, au rythme de ses articles toute une opinion publique. On peut comprendre cela. Read the rest of this entry »
La conférence
avril 26th, 2023
Guide du protocole et des usages.
Glaçant. Et très convaincant. Très vraisemblable, et même très exact, réalisé d’après le compte-rendu officiel d’Adolf Eichmann. Relation de cette réunion de début 1942 où dans une élégante villa du quartier de Wannsee, près de Berlin, l’administration allemande est réunie pour régler les détails d’une solution finale dont aucun des assistants ne conteste ni la nécessité, ni l’intérêt, mais dont la gestion pose de réelles questions administratives et logistiques.. Et surtout dont la mise en œuvre entraine des bisbilles entre les différentes administrations concernées. Glaçant, disais-je parce que ça permet de constater la soumission de l’Homme à un cheminement d’autorité, même obscène ou scandaleux. Il y a une quantité de films qui montrent cette sorte d’obéissance et l’adhésion de tous à des épouvantes qui paraissent, lorsqu’elles sont partagées par tous, tout à fait admissibles. Read the rest of this entry »
Le dernier roi d’Écosse
avril 25th, 2023Riche nomenclature des dictateurs africains sanguinaires d’après l’indépendance ! Dictateurs qui se maintenaient généralement au pouvoir grâce aux jeux complexes des Puissances mondiales, toutes souhaitant préserver leurs intérêts économiques ou géopolitiques ou en acquérir au détriment des autres. Puis la folie d’avoir conservé sur ce continent où l’allégeance n’est pas nationale mais ethnique le corset des frontières coloniales, ce qui entraîne à la fois conflits de territoires et favoritismes effrontés. Comme l’écrivait dès 1962 le sociologue de gauche René Dumont (qui fut le premier candidat écologiste à une élection présidentielle, en 1974), L’Afrique noire est mal partie. Cinquante ans plus tard, elle n’est toujours pas arrivée, d’ailleurs.
Dallas buyers club
avril 23rd, 2023Au milieu du 14ème siècle, la peste noire a tué entre 30 et 50 % des Européens ; le choléra – qui n’a d’ailleurs pas disparu – a sévi aux 18ème et 19ème siècles avec une rare brutalité. La grippe espagnole, au 20ème a, dit-on tué plus de monde que les combattants des tranchées. Et comme notre pauvre monde n’a jamais été exempt de catastrophes, voilà qu’au début des années 80 le Sida est venu, goguenard et fatidique, rappeler aux Humains que l’idée d’une parenthèse enchantée, où tout serait permis n’était qu’une vaste blague. Ben oui, on ne peut pas impunément baiser, s’enculer et se droguer sans qu’il se passe quelque chose d’assez terrifiant. Read the rest of this entry »
Taken
avril 22nd, 2023
Drôle d’emploi pour une rencontre.
C’est sans doute parce que je ne connais pas bien les développements du cinéma mondialiste étasunien, plutôt conformé pour en mettre plein les yeux à toutes les salles de cinéma du monde. Un cinéma qui propose à l’admiration des foules des personnages surpuissants, des héros qui ne reculent devant rien mais qui ont aussi leurs failles et leurs tendresses. Rien à voir avec le cynisme indifférent de James Bond ou de Derek Flint, qui évoluaient dans un autre monde, beaucoup moins vertueux, beaucoup plus désinvolte et rieur. Au fait, en creusant un peu – à peine ! – le sujet, je me suis aperçu que le personnage de Bryan Mills, ancien agent secret presque invulnérable, s’est manifesté dans une série de trois films, toujours avec, en vedette Liam Neeson et que je n’ai regardé que le premier d’entre eux. Read the rest of this entry »
Un chien andalou
avril 19th, 2023
Fragments d’un désir amoureux.
Bien sûr que les surréalistes se sont foutus de nous et, au fur et à mesure que nous nous indignions, remettaient cent sous dans la machine ! Bien sûr que ça marchait, bien sûr que notre indignation agitait leur volupté de nous exaspérer ! Je suppose que si j’avais été un brave ancien combattant de la guerre, en 1928, dix ans seulement après l’armistice qui mettait provisoirement fin à l’horreur, j’aurais été scandalisé par cette désinvolture gamine imaginée par deux Espagnols narquois qui, ni l’un ni l’autre n’avaient connu l’abomination des tranchées et qui se croyaient de ce fait autorisés à se moquer de notre guerre civile européenne. Et que j’aurais été de ceux qui allaient saccager le Studio des Ursulines (ou qui envisageaient de le faire) parce que se ficher du monde à un point pareil, ça mérite qu’on prenne des baffes dans la gueule. Read the rest of this entry »






