Dans la brume électrique

Sans voltage.

Que sauver de cet affreux naufrage ? La brume (forcément électrique) des bayous et la mousse espagnole de Louisiane. Aussi Tommy Lee Jones qui fait ce qu’il peut, sa femme (Mary Steenburgen) – qui porte l’inaccoutumé prénom de Bootsie – et quelques autres acteurs. Ce film est un lent pourrissement approprié au climat miasmatique des marécages filmés…

J’ai à peine le courage de déposer mon propre grain de sel. Je suis allé piquer le pertinent et spirituel commentaire suivant chez un ami : « Une catastrophe abyssale. Aux effets plus dévastateurs que l’ouragan Katrina. Une invraisemblable catastrophe. Que dire ? Traitement du sujet grandiloquent, histoire délirante, partant dans toutes les directions, intrigue incompréhensible, dialogues débiles, personnages invraisemblables, caricaturaux, mal présentés, sortes de zombies involontaires échappés d’un asile. Des clichés cinéphiliques ridicules, en plus. Pas une séquence bien faite. Ah, si : cinq secondes nous montrant une rue dévastée par le cyclone. Cinq secondes sur 1h57…

On a quelquefois l’impression, tant on ne comprend rien à l’intrigue, que des séquences entières ont été retirées au montage, ce qui pourrait expliquer certains trous de narration.

Malgré toute l’affection que j’ai pour les Confédérés, j’ai trouvé leur irruption incongrue grotesque, pitoyable et incompréhensible. Et que dire de la photo des combattants – prise donc vers 1865 – qui apparaît à la dernière séquence avec, en son milieu, la bouille de Robicheaux (Lee Jones) ? Si c’est un hommage au dernier plan de Shining, on aimerait le savoir… Mais le commentaire audio de Tavernier présent sur le DVD et écouté à ce seul moment n’en dit rien…

Par équité et affection envers ce réalisateur, je me suis dit que je devrais me repasser le film avec ledit commentaire, qui peut être fort éclairant sur bien des aspects du film et expliquer des ratages. Mais j’ai renoncé, par flemme et accablement.

Naufrage, naufrage. Dommage, dommage…

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