Émile l’Africain

De l’audace, encore de l’audace…

Alors âgé de quatre ou cinq ans (disons six), j’ai vu Émile l’Africain lorsque le film est passé dans ma petite ville provinciale et, si je ne me rappelle pas du tout l’intrigue, je me souviens que nous en étions sortis, ma mère, mon frère et moi, assez glacés d’ennui, personne n’osant dire ouvertement qu’il avait trouvé ça minable. C’est que quoi que ce soit avec Fernandel passait pour être alors porteur d’une intense rigolade et d’un très bon moment sans souci. (Un peu comme Louis de Funès plus tard).

Il me semble – peut-être quelqu’un pourrait-il me le confirmer – qu’à un moment Fernandel, vêtu en colonial comme on les imaginait (chapeau de brousse, short long, bandes molletières) et muni d’une pétoire faisait mine de chasser le lion…

Et, au hasard de la Toile j’ai retrouvé une charmante barcarolle que l’acteur susurrait et qui laisse craindre le pire :

Sous le soleil d’Afrique, on m’appelle l’Africain
Je ne crains pas les moustiques qui restent sur leur faim
L’Hippopotame adulte se fige en me voyant
Dans la forêt inculte, les fauves sont défaillants !
Dans la brousse, dès qu’ils me sentent à leurs trousses
je leurs donne la frousse et lorsque je tousse, ils s’enfuient en douce
Dans la brousse, leurs babines se retroussent
De peur, ils se poussent, poussent et moi je pouffe, pouffe à leur nez : ah !ah ! ah !
Les plus belles négresses me font toutes les yeux doux
Et par délicatesse m’appellent leurs roudoudou…

Regarderais-je ça, si l’occasion m’en était donnée ? Voilà une bien grave question…

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