Fantastic Mr. Fox

Esprits criminels.

Très original, très bien réalisé, doté de musiques alertes parfaitement adaptées aux situations, Fantastic Mr. Fox est un objet cinématographique bien surprenant adapté de l’étrange littérature de Roald Dahl, dont les récits fantastiques sont souvent à la croisée des chemins entre les récits pour adultes et les contes pour enfants. Charlie et la chocolaterie, adapté par Tim BurtonMatilda, par Danny DeVito sont des films assez étranges et même quelquefois ambigus.

C’est pourquoi je me demande un peu à quel public est destiné Fantastic Mr. Fox, sûrement un peu trop conceptuel pour les âges les plus tendres, un peu trop simpliste pour les grandes personnes. On regarde le film avec intérêt et sympathie, les dessins d’animation sont de qualité exceptionnelle et l’aventure de Mr. Fox et de sa famille renarde est intéressante et même sophistiquée. De la même façon, les ennemis de ce ravageur des volatiles sont bien typés et détestables à souhait : le considérable Mr. Bigges, éleveur de poulets, le nabot Mr. Bunce, éleveur de canards, l’inquiétant Mr. Bean, qui élabore des cidres compliqués ; sans oublier Foxy, l’épouvantable Rat, âme damnée de Bean (qui – ce n’est sûrement pas fortuit – porte le maillot rayé de l’épouvantable Freddy Krueger des Griffes de la nuit).

De quoi s’agit-il ? de la lutte insidieuse, puis déclarée que mènent Mr. Fox et sa famille, sa femme Felicity, son fils Ash et son neveu surdoué Kristofferson, qui vont peu à peu retrouver les instincts primitifs jadis abandonnés, d’une part, et les détestables fermiers qui voudraient bien se débarrasser d’eux, d’autre part. D’eux et de tout le petit peuple souterrain ou sauvage : taupes, loirs, belettes, lapins de garenne, blaireaux, castors et même un opossum. Il y a une grande lutte d’inventivité entre les deux camps, qui rivalisent de manigances et de subtilités pour gagner la bataille.

Même si le film n’est pas très long (87 minutes), il patine tout de même un peu compte tenu de la minceur du sujet ; on est ravi de la vivacité des cavalcades, de l’allégresse des musiques (on y entend nombre de thèmes de Georges Delerue dont l’un, fugacement, de La nuit américaine), du caractère sarcastique de la vision.

C’est ce que j’ai vu de mieux de Wes Anderson, dont À bord du Darjeeling limited et The Grand Budapest hôtel m’avaient laissé très dépité. Mais ce n’est tout de même pas du cinéma que j’apprécie vraiment.

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