La Belle de Moscou

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Délicieux crépuscule

C’était un sacré pari que de tourner en 1957 un remake du Ninotchka de 1939 du grand Ernst Lubitsch, avant-dernier film de Greta Garbo, avec un Fred Astaire, alors âgé de 58 ans, dont on ne pouvait pas être certain qu’il aurait là la souplesse, le rythme, le raffinement dans la démarche qui s’imposeraient devant une Cyd Charisse au sommet de sa beauté…

Un sacré défi, mais une réussite complète, que cette histoire un peu simpliste d’agent soviétique aussi ravissante qu’inhumaine, graduellement tentée par les plaisirs du capitalisme et séduite par un producteur de cinéma, exemple même pourtant de la pourriture consubstantielle au capitalisme…

Rouben Mamoulian, grandement aidé par les superbes mélodies de Cole Porter réalise un petit bijou de grâce et de distinction. On y retrouve, très bizarrement l’inquiétant Peter Lorre, encore ancré dans nos mémoires par M le maudit de Fritz Lang et par le Cairo du Faucon maltais de John Huston

Mais que ceux qui veulent conserver de la sublime Cyd Charisse un souvenir délicieux se gardent de regarder le supplément où la dame, aujourd’hui octogénaire, relate ses souvenirs de tournage. La pauvre fille, charcutée au delà du concevable par la chirurgie dite esthétique, présente un visage absolument et totalement figé où rien ne subsiste du charme qui faisait d’elle une des plus séduisantes stars de l’Hollywood que nous avons aimé…

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