La maison de l’exorcisme

Daube trompe-couillons.

Pourquoi noter 1 et non pas 0 ce machin informe, imbrication farceuse de deux films l’un dans l’autre, avec pour seul lien la personnalité falote et le visage inexpressif de la bovine Elke Sommer ? Pourquoi, d’ailleurs avoir édité cette curieuse marqueterie, qui n’est pas référencée sur Imdb et ne figure pas dans la filmographie de Mario Bava ?

Pourquoi l’avoir regardé, au juste ? Perplexité infinie sur les motivations du cinéphage doté d’une DVDthèque confortable, qu’il a constituée de bric et de broc, au gré de ses passions, certes, mais aussi des opportunités du temps qui passe, des envies fugaces surgies d’une exploration des bacs des soldeurs, envies résistibles, certes, mais vite comblées par le bas prix de la galette argentée…

Donc j’avais ça, à cause de Bava, à cause de mon goût pour l’épouvante, et notamment par tout ce qui peut tourner autour du Malin. Satan est ma grande affaire….

Et pourquoi ce 1 qui donne une toute petite chance ? En fait, 0,5 serait mieux venu et pourrait se justifier : quelques plans, au tout début du film de ruelles austères et graves, à murs cyclopéens et à l’apparence hostile : une recherche superficielle m’apprend que tout ça a été tourné à Tolède. Quoi d’autre ? Quelques jolies anatomies féminines déshabillées (plus ou moins, au demeurant : peu pour Elke Sommer, un peu davantage pour Sylvia Koscina, beaucoup plus pour Carmen Silva), mais on n’est pas avare de ça dans le cinéma.

Encore ? La beauté grave d’un palais patricien… Ceci, c’est l’évident apport de Bava au film, et ça montre ce que ça aurait dû être.

Et c’est tout.

Dans la mauvaise colonne, on va placer le recyclage de quelques stars vieillissantes, qui avaient sûrement besoin d’arrondir leurs fins de mois : outre Sommer et Koscina déjà citées, il y a Gabriele Tinti, Telly Savalas et (snif !) la grande Alida Valli, qui fait des ménages. On va mettre aussi la médiocrité des scènes censées être terrifiantes : quelques meurtres, rares et mal filmés : on est bien loin de la délicieuse inventivité tueuse de la Baie sanglante du même Bava. Et puis quelque chose d’abominable : l’utilisation comme musique d’accompagnement du ridicule Concerto d’Aranjuez, pont-aux-ânes de la daube romantique mélodieuse des années Soixante-Dix (au même titre que les compositions sucrées de Richard Claydermann). C’est bien insupportable.

Les séquences sont sans cohérence, les psychologies d’un sommaire accablant. Bref, ne vous laissez pas prendre, amis, ni au titre, ni à la réputation de Mario Bava : placez ailleurs vos picaillons.

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