Le pirate

Le musical selon Minnelli

C’est très beau, plein de couleurs chatoyantes et de mouvements de caméras virtuoses ! Mais c’est peut-être là – dit le grincheux – qu’est le problème : c’est si formellement réussi, si léché, si impeccable, que ça manque sans doute un peu de ce suc qui fait aussi le bonheur du cinéma.

Anecdote insignifiante, dialogues sans intérêt… tout cela est bel et bon, et l’on en prend – avec plaisir ! – plein les yeux… mais est-ce que ça suffit ? Ou, plus exactement, est-ce que le cinéma n’est pas précisément un art total qui, lorsqu’il confine aux plus grandes réussites, ne réunit pas la globalité des qualités que nous en pouvons attendre ?

Dans Le pirate – je me veux un peu provoquant – on a davantage l’impression d’assister à des morceaux de bravoure, voire à des numéros de music-hall – certes tous parfaitement réunis et mis en scène – qu’à une véritable construction cinématographique.

Mais bon ! Cela étant dit, on aimerait tout de même avoir souvent à se mettre sous les yeux un tel feu d’artifices de couleurs, de musique et d’angles de vue !

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