Les petits mouchoirs

Affligeant.

Que ce petit film insignifiant, qui dit assez les limites absolues des capacités de Guillaume Canet après la rigolade de Ne le dis à personne, que ce petit film bien trop long, interminable, même, ait connu pareil succès afflige sur les capacités des spectateurs français à regarder du cinéma. On ne peut y sauver que la photogénie impeccable du Cap Ferret, bassin d’Arcachon, Banc d’Arguin. Mais la musique niaise et fatigante est insupportable. Et des acteurs habituellement très convenables (Magimel, par exemple) sont épouvantables, ni dirigés, ni tenus.

Bande de cons profonds, trentenaires à problèmes, qui ont certainement tous voté Delanoë aux dernières municipales parisiennes, insupportables et nombrilistes plongés dans les abîmes d’une vacuité terrifiante, tous ces gens-là existent-ils vraiment ? Hélas, oui, et l’on en rencontre plein, dans la boboïsation de la Capitale. Compassionnels, invertébrés, hésitants sur eux-mêmes, leurs amitiés, leurs convictions, leurs structures personnelles, ouverts à tous les vents des modes, gentils sans générosité, égoïstes sans chaleur…

Et, à la fin, dans un grand mouvement émotif, ils reçoivent la baffe culpabilisante de la mort de leur pote, dont ils se fichaient bien, quelques minutes auparavant et qu’ils oublieront vite, dans un grand émoi pleurnichard et cathartique. Les larmes versées, les embrassades théâtrales, les regards chavirés, tout y est : on est le comédien de sa propre vie… Jusqu’au funérarium, ces gens sans dignité s’épanchent et se mettent en scène dans l’émotif sanglotant.

Finalement, le film est pire que mauvais : il est le reflet bien exact de la vacuité d’aujourd’hui : reniflements, chansonnettes omniprésentes, accolades puériles, , infantilisation des adultes…

Bien triste constat.

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