No country for old men

L’enlisement.

Ma note se situe entre celle de ceux qui ont apprécié le film, mais avec des nuances sérieuses, et celle de ceux qui ont été déçus, surtout en référence aux œuvres majeures des frères Coen ; mais, pour être parfaitement sincère, je penche un peu plus vers le second que vers le premier avis, et mon 4 serait davantage un 3,6 si la chose était possible…

J’ai l’impression que les idées excellentes du début (les premières images d’aube, d’aurore, de matinée sur la nature immense et indifférente du Texas sont vraiment superbes), que le rythme formidable donné à la mise en place des personnages (superbe scène de l’étranglement du jeune policier) patouillent et s’enlisent au fur et à mesure que le film progresse ; et je n’ai pas,  loin de là, frémi à la fin comme au début devant l’inquiétante dégaine d’Anton Chigurh (Javier Bardem, que je ne connaissais pas, et dont j’ai apprécié le jeu lourd, massif, marmoréen) et devant son inhumanité absolue…

Je n’oserai pas tout à fait écrire que l’intervention de plus en plus fréquente du shérif Ed Tom Bell (Tommy Lee Jones) ne s’imposait pas vraiment et que le film eût pu être resserré, concentré par la poursuite menée par Chigurh, qui trouve bien du fil à retordre avec l’ingéniosité et le sens de la survie de Llewelyn Moss (Josh Brolin), mais c’est bien un peu ce que je pense…  Évidemment, dans ce cas là, le titre et le message qu’il sous-tend ne voudraient plus rien dire, mais qu’est-ce que ça peut faire ?

Maintenant, c’est vrai, il y a plein d’idées délicieuses et excitantes, comme, par exemple, la chasse menée par un Chigurh dans la ville presque déserte, le conducteur arrêté par Bell qui reçoit, sans avoir le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, une balle en pleine tête, le pare-brise et les vitres qui éclatent, le sentiment de presque inéluctabilité qui prédomine… Ou, aussi l’artifice de Chigurh blessé qui, pour s’emparer sans se faire remarquer de divers médicaments et bandages dans une pharmacie, fait carrément exploser une voiture stationnée juste devant l’officine…

C’est bien, c’est rarement languissant, sauf à la fin, mais ça n’emporte pas tout à fait l’adhésion… ou, en tout cas, ça ne donne pas l’impression que ça restera comme un opus majeur…

Leave a Reply