Paris nous appartient

À la poubelle !

Si ce film, très au dessous de la médiocrité minimale, ne s’était pas appelé Paris nous appartient, mais Pampérigouste est nôtre ou Plougastel est à nous, je n’aurais sûrement pas regardé cette daube du nullissime Rivette, rigolo incapable de torcher quoi que ce soit en moins de 2h30 et dont la caractéristique majeure est d’avoir pu tourner un machin que personne n’a vu (Out 1 : Noli me tangere) de 12h29. Qui paye ça ? Comment cet histrion a-t-il pu trouver des financements pour pouvoir réaliser des machins pareils ? Ou des presque courts, comme La belle noiseuse qui dure 4h ?

Mais j’ai trouvé Paris nous appartient à 1 ou 2 € chez un soldeur et j’ai eu la faiblesse de penser que j’aurais le plaisir de revoir quelques images du Paris de 1957, l’année où, du haut de mes 10 ans, j’ai découvert la plus belle ville du monde… Que dale ! À part quelques vues parcimonieuses de la place Saint Sulpice et de la rue des Canettes, du pont des Arts, de la place des Abbesses, il n’y a rien dans ce film fœtal, avant-garde tout autant qu’étendard de cette imposture qui s’est appelée Nouvelle vague et que les plus intelligents de ses animateurs (Chabrol et Truffaut), après s’en être appropriés la gloriole, ont rapidement fui pour tourner du vrai cinéma.

x240-Ak_« Ah, Ah, et Rohmer ? » allez-vous dire, « qui était, paraît-il, complice de Rivette ? » Ah, oui, Rohmer… Mais Rohmer est précisément, dans ses premiers films (Le signe du lion, La boulangère de Monceau, La carrière de Suzanne, qui ne sont pas d’absolues réussites, pourtant), l’exacte contrepartie de Rivette, mettant de l’esprit et de la substance là où il n’y a dans Paris nous appartient (malgré l’assez beau titre, je le concède) que vacuité et sottise.

Un scénario d’un bêtise creuse à pleurer (de rire ou d’affliction), des acteurs guindés, irritants, médiocres (à l’exception de Giani Esposito)… Et des tics aussi exaspérants qu’inutiles (qu’un autre faiseur, Godard, emploiera aussi) comme celui de faire parler en premier plan deux protagonistes alors qu’en second plan d’autres acteurs beuglent, ce qui fait qu’on n’entend ni ne comprend rien et que ce brouhaha doit passer pour le fin du fin…

Incroyable fatras, fariboles complotistes, délires de persécution de crétins paranoïaques… Et une fin où tout le monde est tué ou se suicide (mais que ne l’ont-ils fait auparavant ?) qui atteint les sommets du grotesque…

Péteux, pompeux, verbeux, prétentieux. Rien à sauver. À la poubelle !

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