Pépé le Moko

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Chaleur de  la Casbah.

Tous les clichés de la France d’avant-guerre s’emmêlent et s’entassent dans ce Pépé le Moko, et, pour autant, par leur redondance même ne lassent, ni n’agacent.

Outre l’exotisme de la Casbah d’Alger, son côté carte postale (délicieuse présentation du site par l’Inspecteur Slimane (Lucas Gridoux) aux policiers métropolitains), il y a le malfrat bourreau-des-cœurs (Gabin, forcément), son emprise sur la petite bande de truands qui voit en lui un père – Pierrot – (Gilbert Gil) ou un frère – Jimmy – (Gaston Modot), voire un neveu doué – Grand-Père – (Saturnin Fabre). Naturellement, il y a le traître gluant de veulerie, Régis (Charpin) qui, son forfait découvert sera exécuté, lors d’une des plus belles scènes du film, sur ritournelle de piano mécanique, par celui qu’il a trahi, Pierrot, mourant et soutenu par tous les autres qui l’aident à tirer.

Pepe_le_Moko_01Il y a bien sûr, la belle amante exotique, Inès (Line Noro), possessive, jalouse, dévorante, qui ne parviendra pas à retenir son mec, happé par Gaby (Mireille Balin) poule parisienne venue s’encanailler dans la Casbah pour supporter l’ennui que lui fait subir le gros porc suant-soufflant qui l’entretient.

Tous les clichés, vous dis-je, y compris la rengaine entonnée à tue-tête par Gabin sur les toits blancs de la Casbah, qui fait croire à Inès qu’il est heureux, alors qu’il ne chante que parce qu’il a rencontré Gaby…

Et donc, forcément, comme toujours dans ces histoires de paumés qui voudraient – et pourraient presque – refaire leur vie, ça finit mal. Comme dans Quai des brumes, il y a du sang de Gabin sur le pavé…

Romantisme du mauvais garçon, romantisme de l’Afrique du Nord (Mon légionnaire – la chanson – date à peu près de la même époque), romantisme des amours idéales, donc impossibles…

Fatalitas ! (comme lance Chéri-Bibi vingt ans auparavant).

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