Three amigos

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Kitchissime et délicieux

Monument insurpassable du kitsch, Three amigos s’engage avec volupté dans tous les sentiers battus et rebattus de la parodie et du dérisoire. A l’heure où le monde change, où l’avion commence à survoler les sierras et où les mitrailleuses se substituent aux winchesters, à l’heure de La horde sauvage et de Il était une fois la Révolution, trois acteurs assez minables de « serials », cow-boys aux improbables tenues chamarrées et à la niaiserie satisfaite sont tenus par les villageois pour les héros qu’ils incarnent

Il va de soi qu’après avoir accumulé les malentendus le film déroulera son évidence et que les trois benêts, d’abord terrorisés par l’intrusion de la réalité et de la vraie violence, se révéleront courageux et délivreront la contrée des bandidos.

Pareil scénario convenu n’a aucun intérêt et tout est dans son traitement, dans la constance comique des situations (le buisson chantant), des gags – Dusty (Chevy Chase) chevauchant tranquillement et se rinçant la bouche avec l’eau de sa gourde encore pleine, alors que ses deux amis, Lucky (Steve Martin) et Ned (Martin Short) sont en train de mourir de soif… – dans l’exploitation volontairement éhontée de la mythologie de l’Ouest, dans les numéros musicaux (séquence superbe du bivouac, dans le carton-pâte sursaturé de soleil couchant, au milieu des cactus, des animaux de la prairie, aux côtés du feu de camp qui meurt, et bien belle chanson « Blue shadows » qui, au delà de la caricature, retrouve le son des authentiques westerns…

C’est naturellement de très mauvais goût, et c’est délicieux de drôlerie ; cela étant, je ne conseillerais pas le film à qui n’aimerait pas les degrés extrêmes de la parodie…

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