Tout feu tout flamme

ef2ee09ea9551de88bc11fd7eeea93b0

Ça ne décolle pas vraiment…

Je conservais un assez bon souvenir de ce Tout feu tout flamme, que je situais dans la veine du délicieux Diable par la queue, de Philippe de Broca, avec le même Yves Montand et – pour une fois ! – une Maria Schell gaie et lumineuse. Il me semble que j’étais influencé, aussi, par la virevoltante Vie de château, du même Rappeneau, cette fois.

Une caméra aussi inspirée que la sienne, un Montand encore présentable, une Adjani encore fréquentable (autrement dit point encore inhumée entre des silences et disparitions à la Garbo vieillissante et des retours sur scène dans des pièces abstruses), Alain Souchon pour situer bien l’époque, Jean-Luc Bideau pour apporter du talent et même Lauren Hutton pour faire joli, tout cela me semblait un agréable dosage d’ingrédients.

Je ne dis pas que c’est un mauvais film (je devrais mettre 3,5 plutôt que 3), mais ça patouille un peu ; ça ne commence pas mal du tout, pourtant, par des séquences bien enlevées sur la vie de chien que mène Pauline Valance (Isabelle Adjani, donc), polytechnicienne, conseiller technique aussi ravissant qu’influent d’un Ministre de la République et en même temps tête forte et soeur aînée tutélaire d’une famille un peu fofolle, qui subsiste avec bien des tracas dans un immeuble vétuste propriété de la grand-mère de la nichée. Mais, la mère morte, celui qui est parti, fantasque, irrésistible, hâbleur, séduisant, c’est le père, Victor (Yves Montand) qui revient en France, monter à nouveau des arnaques, en cajolant, étourdissant, éblouissant toutes ses femmes, mère et filles… sauf Pauline qui garde un instant la tête froide, mais capitule aussi sous le charme du tourbillonnant Victor.

L’argument est donc assez agréable, mais Montand n’a plus tout à fait la pêche, Adjani finit par crisper, l’histoire s’enlise dans une niaiserie policière. La fin est longuette et insignifiante. C’est dommage ; Rappeneau clôture là pas très bien une très bonne période qui va de La Vie de château au Sauvage, en passant par Les Mariés de l’An II. Il lui faudra attendre huit ans pour rebondir, dans un tout autre style, avec le superbe Cyrano et le très honorable Hussard sur le toit.

Leave a Reply