Watchmen – Les gardiens

À mille encablures…

Il faut bien que je me rende à l’évidence, que je m’y résigne, que je tire des conclusions presque définitives. Quoi que je fasse et quel que soit l’avenir, je suis arrivé à un moment de mon existence où je ne suis plus capable de comprendre certaines évolutions du monde et de ce que je ne suis pas certain de pouvoir encore appeler cinéma. Et ceci – qui me glace -, alors que je constate que Watchmen – Les gardiens est un film qui a été tourné en 2009, il y a dix ans, époque où mes neurones étaient moins flagada qu’aujourd’hui. Le Temps est une donnée à peu près toujours aussi impitoyable.

Je n’ai rien compris – mais alors rien du tout, nada, nib de nib à cette réalisation du nommé Zack Snyder, auteur spécialisé dans le cinéma des effets numériques, dont j’avais déjà été effaré devant l’inconcevable 300qui, avec un culot stupéfiant prétendait nous entraîner aux Thermopyles sur les pas de Léonidas. Cet âge est sans pitié et surtout sans vergogne. Là, il transpose à l’écran une bande dessinée  – paraît-il talentueuse – qui met en scène ce que ces grands enfants d’Étasuniens appellent des Super-héros, à la mesure de Superman et de Batman. Pourquoi pas ? Après tout, on a les mythologies qu’on peut et tous les peuples n’ont pas le bonheur d’avoir reçu en héritage l’Iliade, l’Odyssée ou la Quête du Graal.

Après avoir grognassé sur le monde moderne, il faut tout de même que je lui reconnaisse une grande qualité : Wikipédia a entrepris de m’expliquer tout le déroulement des péripéties de cette invraisemblable histoire des Gardiens, à quoi je n’avais évidemment rigoureusement rien compris ; en tout cas, dans un article d’une grande longueur (bien supérieure à l’article, sur le même support à La belle équipe, ce qui fait frémir et ouvre de terrifiantes perspectives), notre amie Wiki détaille avec beaucoup de sérieux les entrelacs, développements, ramifications, subtilités (!!!) de l’histoire.

Ignorant de ce qu’on a appelé le 8ème art et dont certains bons esprits sont férus, la Bande dessinée, m’en étant arrêté, sur ce sujet, aux merveilleux Tintin et à Blake et Mortimer, je n’ai bien sûr aucune capacité pour juger de la qualité de l’adaptation des comics d’Alan Moore et de Dave Gibbons. Je veux bien croire certains esprits affûtés qui en font leur miel et leur trouvent des qualités éclatantes. Après tout, il y a bien des gens qui apprécient le slam et le rap et haussent ces modalités d’expression au rang des chansons de Georges Brassens et de Charles Trénet. Si donc, les comics susmentionnés étaient de si grande qualité, comment se fait-il que leur passage à l’écran suscite un tel ennui ?

Je m’égare. Tout ça a dû avoir un certain succès, fondé sur les effets spéciaux et, davantage encore sur le manichéisme des situations te la caractérisation caricaturale des personnages. Pour être honnête, il faut néanmoins que je dise que je n’ai pas supporté la totalité du film qui dure 2h35. Au bout de 90 minutes, j’ai renoncé. Voilà qui ne m’arrive pas souvent, et même jamais. Mais à quoi bon poursuivre ? J’ai été adolescent, mais autrefois…

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