Carmin profond

septembre 16th, 2025

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Les amants maudits

septembre 10th, 2025

Les grands voyous.

Willy Rozier : une quarantaine d’années de carrière et une bonne trentaine de films. Voilà un de ces réalisateurs artisans qui pourvoyaient avec conscience et régularité les semaines des cinémas de quartier. Personne n’attendait grand chose, mais la télévision n’existant qu’à peine, on chassait l’ennui en allant dans une des multiples salles de cinéma qui scintillaient aux quatre coins des villes. Ce genre de films sent le velours poussiéreux des sièges, les grincements des strapontins qu’on abaissait, le bruit des enveloppes des esquimaux qu’on allait se délecter à dévorer, le rayonnement diffus de la lampe de poche de l’ouvreuse qui guidait les retardataires… Enfin, un monde qui pour la plupart a disparu autant que l’enluminure sur parchemin.

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Il est minuit, docteur Schweitzer

septembre 7th, 2025

Hagiographie poussive.

Les moutards des années Cinquante, dont je faisais partie, avaient à leur disposition une riche palette, une grande quantité de héros remarquables dont les performances, les exploits les faisaient rêver et qui étaient présentés comme des exemples à quoi se conformer. Ces exercices d’admiration touchaient d’ailleurs à des tas de domaines. Il est vrai qu’il y avait encore des territoires à explorer, des découvertes à faire, des premières à accomplir, des exploits à réaliser. Et puis la faculté d’émerveillement de notre jeunesse était sans doute plus forte que celle des jeunes gens d’aujourd’hui, élevés dans le goût du sarcasme et de la dérision.

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Gentleman Jim

septembre 5th, 2025

Jimmy Belle gueule.

Il faut bien que je me rende à l’évidence : la boxe, cette activité primitive et sauvage, où le but des combattants est de s’envoyer des coups qui ébranleront tellement le système nerveux que le cerveau se mettra en veille et produira pour les spectateurs cet orgasme dégoutant du knock-out subi par le vaincu, la boxe, donc, est populaire et appréciée. Il va de soi qu’un État digne de ce nom interdirait ce prétendu sport ; pas même puisque, à l’instar des barbares du Nouveau Monde, on vient d’autoriser en France, une version encore plus sauvage, le MMA, où les combattants se rouent de coups à l’intérieur d’une cage (!). On ne voit pas pourquoi la prochaine étape ne serait pas le rétablissement des Jeux du Cirque, avec rétiaires et mirmillons, pouces baissés, égorgements et flots de sang vermeil.

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La reine Margot 1

août 30th, 2025

Sexe, mensonges et libidos.

Pendant une belle décennie, celle de leur rétablissement économique et de leur fierté recouvrée, les Français se sont rejoué le bonheur de la grandeur. Celle où tout se jouait par eux et grâce à eux ; nous savions bien que, ravagés par la médiocrité des hommes politiques du temps et par les hémorragies de 1914 (surtout) et de 1940 (par la honte suscitée), nous n’existions plus que par miracle et par le général de Gaulle. Mais enfin nous pouvions nous faire encore un peu croire que nous avions régné en maîtres sur l’Occident ; et que nous pouvions donc imposer au monde civilisé nos héros et nos archétypes. Read the rest of this entry »

Le cadeau

août 23rd, 2025

 

Un peu de soleil dans l’eau tiède.

En 1975 Édouard Molinaro recueillit avec Le téléphone rose un assez joli succès mérité. Un industriel toulousain, Benoit Castejac (Pierre Mondy) se rendait à Paris pour négocier la vente de son entreprise à un conglomérat représenté par Morrisson (Michael Lonsdale). Rien à voir, apparemment avec Le cadeau de Michel Lang sept ans plus tard si ce n’est la même présence de Pierre Mondy en tête d’affiche ; mais cette fois il interprète Grégoire Dufour, cadre moyen d’une banque d’affaires qui a décidé de prendre une retraite anticipée, afin de profiter davantage de sa femme Antonella (Claudia Cardinale) et de ses deux enfants, Laurent (Rémi Laurent) qui commence ses études de médecine et la jeune Sandrine (Leila Fréchet). Read the rest of this entry »

The Reef

août 23rd, 2025

Ennuyeuse Australie.

Et voilà pourquoi de jeunes Australiens, gentils, bien éduqués, bien balancés, qui doivent imaginer que leur bizarre pays est une terre de Canaan, se retrouvent dépecés, dévorés, réduits en boulettes par les requins qui sont, en fait, les véritables ministres des élégances de ces territoires. Ils font trop de sport, se lancent dans de petits bateaux fragiles dans des eaux qui grouillent de saletés furieuses et cruelles et s’étonnent ensuite d’avoir perdu une ou deux jambes ou même davantage. Nous en avons déjà assez avec les méduses, dans nos terres civilisées pour ne pas nous perdre dans les billevesées exotiques.

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La famille Hernandez

août 19th, 2025

Qui s’en souviendra ?

Je me suis rendu compte qu’il existe très peu de films sur la vie quotidienne en Algérie, lorsqu’elle était à la fois française et paisible (ou à peu près, avant novembre 1954, en tout cas). Je ne parle évidemment pas de tous ceux dont le sujet principal est le conflit et qui relatent la guerre sous l’une ou l’autre de ses facettes. L’honneur d’un capitaine de Pierre Schœndœrffer (1982), Avoir vingt ans dans les Aurès de René Vautier (1972), R.A.S. d’Yves Boisset (1973) racontent les combats, La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo (1966) la terreur urbaine, Le combat dans l’île (1961) et L’insoumis (1964), l’un et l’autre d’Alain Cavalier les impasses de l’OAS. Et aussi Le coup de sirocco d’Alexandre Arcady (1979) sur le rugueux retour en métropole des rapatriés. Plus ou moins consciemment, j’en oublie beaucoup. Read the rest of this entry »

Les anges noirs

août 14th, 2025

Bouillon vénéneux.

Voilà qui prouve, s’il en était vraiment besoin, qu’on peut tourner un film intéressant, sobre et enlevé, sans budget considérable, sans acteurs de grand premier plan et pour autant donner un spectacle de qualité, même s’il est acide. Le réalisateur, Willy Rozier, de modeste notoriété a tourné entre 1934 et 1976 une trentaine de films, notamment Manina, la fille sans voile (1953), deuxième apparition à l’écran de Brigitte Bardot et la série des Callaghan, espion international, dont le premier À toi de jouer, Callaghan (1955) précédait trois autres réalisations que je me suis fait un devoir de commenter, malgré leur médiocrité. Read the rest of this entry »

La poudre d’escampette

août 10th, 2025

Fumée sans parfum.

Il y a un mystère Philippe de Broca, que je ne parviens pas à percer. Comment un réalisateur aussi délicieux, gai, drôle, léger, maître de la cabriole et de la désinvolture peut-il trop fréquemment s’égarer dans la bouillie ? Comment peut-il, deux ans après ce presque chef-d’œuvre de L’homme de Rio parvient-il, dans un genre analogue et avec le même acteur principal, Jean-Paul Belmondo, saboter à un point tel Les tribulations d’un Chinois en Chine ? Et cela dans toute sa carrière, qui a été assez longue (en gros de 1960 à 2004) et dense (une trentaine de longs métrages). Et plus encore sans que réussites et ratages soient le résultat d’une évolution ou d’un mûrissement ?

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