Archive for septembre, 2012

Killer Joe

samedi, septembre 29th, 2012

Rednecks.

Je ne connaissais de William Friedkin que French connection et L’Exorciste, films que je tiens l’un et l’autre en haute estime, mais qui datent tout de même l’un et l’autre de quarante ans et je n’aurais pas tenu le pari que le réalisateur était vivant, tellement il me semblait avoir disparu des écrans. (suite…)

Le crabe-tambour

samedi, septembre 29th, 2012

L’homme légendaire.

J’aimerais bien rester, pour ce film presque mythique, dans le seul cadre du cinéma, mais je ne suis pas certain d’y parvenir, tant sont inextricablement mêlés à l’œuvre singulière de Pierre Schœndœrffer dix ou quinze ans d’histoire française, à une partie très douloureuse de cette histoire. Mais bien parcellaire ou partial serait celui qui verrait dans la cohérence interne de cette œuvre un plaidoyer engagé pour la colonisation. La pensée de Schœndœrffer est autrement plus complexe et ne s’attache pas aux causes, mais aux figures, à la guerre vue comme inhérente à l’Humanité, à l’aventure de guerriers réunis par la même Fortune (c’est-à-dire aussi dans la commune Infortune), la responsabilité du Chef et, si on veut, au malheur de se battre pour des causes perdues. Et même quelquefois dans des combats que l’on réprouve (ainsi, dans Le crabe-tambour, les propos rapportés de l’adjudant Wilsdorf, celui de la 317è section, engagé de force dans la Wehrmacht, Je me suis battu comme un diable pour ces cochons de Boches. Tout le temps j’ai souhaité la défaite de l’Allemagne (…) mais gagner c’était ma survie et celle de mes camarades). (suite…)

Stromboli

lundi, septembre 24th, 2012

Que faire d’un volcan ?

Roberto Rossellini reçoit en 1948 une lettre d’Ingrid Bergman, déjà grande star, qui a beaucoup admiré Rome, ville ouverte et Paisa. Le réalisateur allie une immense rigueur intellectuelle et artistique à un goût débridé du plaisir. Qu’est-ce qui peut arriver, à ces deux-là dont les mariages sont déjà flageolants ?

On ne m’ôtera pas de l’idée que l’image du volcan, métaphore de la passion, s’impose dès l’abord au réalisateur. Reste à en tirer un film. (suite…)

Camille redouble

dimanche, septembre 23rd, 2012

Allez-y, c’est très bien !

Voilà un film réussi, tendre, drôle, émouvant, charmant, intelligent… Je ne dis pas que je me le rappellerai dans dix ans comme un des sommets de ma vie de cinéphage, mais je suis sorti de la salle avec beaucoup de satisfaction et guère de reproches aux lèvres, ce qui n’est pas si fréquent. (suite…)

Nous irons tous au Paradis

jeudi, septembre 20th, 2012

Le meilleur de la comédie « à la française ».

Si j’excepte la trilogie du Monocle, qui s’améliore au fil des films, sont bien rares les suites de qualité au moins égale au premier opus de la série. Et si je pleure de joie chaque fois que je regarde Mes chers amis sur ma vieille copie pisseuse, je m’étouffe de rage en constatant que Mes chers amis n°2 n’est toujours pas édité. Hélas, la trop grande ancienneté de mon souvenir m’empêche d’engager la moindre comparaison étayée avec son aîné, mais ma mémoire me rappelle néanmoins que le second volume était au merveilleux niveau du premier… (suite…)

Un éléphant, ça trompe énormément

mercredi, septembre 19th, 2012

Que c’est bien !

J’ai revu dans la foulée Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, parce que c’est un diptyque si bien cousu, si bien mené que chacun des volets se nourrit de l’autre, l’un plus souriant, plus lumineux, l’autre plus amer, plus sombre, l’un et l’autre de grande qualité. (suite…)

Pleasantville

dimanche, septembre 16th, 2012

Une fable gentille.

Je suppose qu’il n’y a pas lieu, aujourd’hui, de s’extasier devant la performance technique. Pourtant, à l’époque de sa sortie – 1998 – le film avait fait une certaine impression notamment grâce à ça. (suite…)

MASH

vendredi, septembre 14th, 2012

Jusqu’au cou !

Je ne connais pas plus que ça Robert Altman, dont certains font grand cas, tenu pour un cinéaste étasunien atypique, de ça de là un peu maudit, un peu singulier, créatif et souvent incompris…

J’ai vu, il y a vingt ans Short cuts qui m’a bien ennuyé, a remporté un grand succès, mais n’a tout de même pas été ce triomphe qu’a été MASH en 1970, triomphe qui n’a peut-être pas assez dû aux arrière-pensées des professionnels de la critique, ni même aux souhaits explicites de son auteur. (suite…)

Le port du désir

mercredi, septembre 12th, 2012

Ne vous y trompez pas !

Non, ne vous y trompez pas : le titre racoleur du film ne s’applique de fait qu’à la première partie et avec les restrictions de pudicité en usage au milieu des années Cinquante (plus fortes que celles de la fin de l’Entre-deux-guerres). Malheureusement la seconde partie du Port du désir sombre dans la banalité d’un thriller guère inspiré et s’achève même indignement dans des bagarres aussi minables que celles que pratiquait, à la même époque, le singulier Eddie Constantine. (suite…)

Pot-Bouille

lundi, septembre 3rd, 2012

pot_bouille01Excellente adaptation

La pourriture n’est pas que bourgeoise dans Pot-Bouille. Car il faudrait se garder de croire que Zola est un précurseur d’Arlette Laguillier. La pourriture est également servile, dans le même roman (les horreurs, les racontars, les cancans que les bonnes échangent), comme elle est rurale dans La Terre, ou prolétarienne dans L’assommoirZola n’est pas un auteur qui a une vision très optimiste de la nature humaine, dans quelque classe qu’elle soit rangée…

(suite…)